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Face au nombre de victimes et à la complexité des investigations, le parquet de Saint-Quentin, initialement saisi pour « homicide involontaire, blessures involontaires, mise en danger et tromperie aggravée par la mise en danger de la santé humaine », s’est dessaisi le 25 juin au profit du pôle santé publique du parquet de Paris.
« Trente cas nous ont été signalés au cours de l’enquête épidémiologique », a déclaré Laure Beccuau sur RTL, ajoutant que « chaque cas qui se manifeste désormais dans un centre hospitalier est repéré et analysé ».
Parmi les 30 cas figurent 29 enfants, dont Elise, décédée le 16 juin, et une personne âgée de 73 ans. La procureure a précisé que le plus jeune enfant touché était un bébé de 11 mois.
« Il y avait encore sept personnes hospitalisées lundi », a-t-elle indiqué, tout en précisant que plusieurs allaient pouvoir sortir « dans les jours prochains », tandis qu’« un certain nombre de personnes restent sous surveillance à domicile ».
Une origine probable liée à la viande
Deux enquêtes, l’une sanitaire (épidémiologique) et l’autre judiciaire, avancent en parallèle « avec des ponts entre elles », a expliqué Laure Beccuau.
L’enquête sanitaire a permis de déterminer que la bactérie E.coli provenait « plutôt d’une contamination à la consommation de viande », ce qui a conduit à la fermeture de plusieurs boucheries.
La procureure attend le résultat du séquençage du génome « vraisemblablement mercredi ».
« Séquencer le génome de la bactérie, c’est définir presque l’empreinte digitale de cette bactérie », a-t-elle expliqué. « Ce qui nous permettra de déterminer avec certitude que l’ensemble des victimes a été contaminé avec la même bactérie. Ensuite, on fera la comparaison avec ces mêmes séquençages de génome de la bactérie avec les prélèvements qu’on a effectués dans les boucheries », a-t-elle ajouté.
Des cas secondaires par contact humain
« La bactérie E.coli, on la trouve partout. Chaque individu en a même dans son intestin. La difficulté, c’est qu’il y a des bactéries E.coli qui sont dites pathogènes », a rappelé Laure Beccuau.
Elle n’a pas exclu l’apparition d’autres cas si des personnes décongèlent et consomment de la viande achetée avant les fermetures, rappelant que le délai d’incubation est de « 10 à 15 jours ».
La procureure a également souligné que les deux derniers cas recensés étaient liés à « de la contamination secondaire, par les mains. C’est-à-dire qu’une personne contaminée a dû (…) sortir des toilettes sans bien se laver les mains, et tenir les mains d’une autre personne qui, du coup, va être contaminée ».
Avec AFP
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