Aux urgences de Bordeaux : un concentré d'adrénaline et d'innovation

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Au cœur du CHU de Bordeaux, le service des urgences ne dort jamais, véritable ruche bourdonnante d'activité. Il accueille chaque année plus de 100 000 patients, et combine haute technicité médicale et proximité avec la population. Rencontre avec trois urgentistes passionnés qui nous plongent dans les coulisses de ce service en pleine mutation et répondent à l’éternelle question : alors, ça se passe comment chez vous ?

Aux urgences de Bordeaux : un concentré d'adrénaline et  d'innovation

© Midjourney x What's up Doc

« C’est un cliché mais c’est vrai : aucune journée ne se ressemble dans ces services. Et c'est ce qui fait tout l'attrait de ce métier », confie avec un grand sourire le Dr Thierry Babet, urgentiste depuis 2013. Au programme de sa semaine : urgences vitales, régulation du SAMU, interventions SMUR. Une polyvalence synonyme de challenges quotidiens. 

Sa consœur, le Dr Catherine Pradeau, urgentiste chevronnée, abonde : « Je peux être affectée à la régulation médicale, au SMUR ou directement aux urgences. Cette variété dans les affectations est ce qui rend le métier passionnant au quotidien. » Une passion qui l'anime depuis ses débuts : « Je suis tombée dedans quand j'étais petite, ou presque ! ».

À la pointe de la technique 

Travailler aux urgences du CHU, c'est aussi bénéficier d'équipements dernier cri. « Nous avons toutes les spécialités pour la prise en charge des polytraumatisés, AVC, infarctus... Le plateau technique est adapté », se réjouit Catherine Pradeau. 
Thierry Babet confirme : « L’accès aux spécialistes est assez facile. Que ce soit pour l'imagerie avec une IRM dédiée aux urgences, ou la possibilité de solliciter l'avis de n'importe quelle spécialité, les moyens disponibles optimisent la prise en charge des patients ». Un vrai plus.

Cocktail gagnant : urgentistes et généralistes main dans la main

Pour désengorger les urgences, des médecins généralistes viennent chaque jour de toute l’agglomération bordelaise pour épauler l'équipe. « C'est une très bonne solution pour les patients comme pour nous. Cette collaboration permet d'orienter certains vers une consultation de médecine générale au sein même du service, évitant l'engorgement inutile tout en leur offrant une prise en charge adaptée. » Une collaboration gagnant-gagnant pour Thierry Babet. Et un mariage de compétences qui séduit Catherine Pradeau : « Chacun trouve à prendre en charge des pathologies qui l'intéressent. Les médecins généralistes sont ainsi bien intégrés ». 

Une gouvernance ambitieuse qui souffle un vent nouveau

Depuis septembre 2023, le Dr Thomas Mesnier a pris les rênes du pôle urgence : « Mon rôle est d'insuffler une nouvelle dynamique, de fédérer les énergies autour de projets concrets. » Un leadership apprécié par ses équipes, comme en témoigne, par exemple, Thierry Babet : « Oui, c'est motivant de se sentir soutenus et d'avoir une vision ambitieuse pour faire avancer les choses ». 

Parmi les chantiers phares, les équipes attendaient beaucoup du lancement ce printemps d'une unité mobile hospitalière paramédicalisée (UMHP), c'est chose faite. « Il s'agit d'un SMUR sans médecin à bord, uniquement avec des infirmiers et ambulanciers, qui peut se déplacer plus rapidement sur des interventions ne nécessitant pas obligatoirement de médecin », précise Thomas Mesnier.

L'intelligence artificielle est aussi dans son viseur pour « anticiper les flux de patients, que ce soit les appels au SAMU ou les admissions aux urgences. Cela nous permettra d'adapter au mieux nos organisations ».
Et côté immobilier, qui fut longtemps un point noir, d'importants travaux sont prévus, comme la reconstruction des urgences de Pellegrin et la création d'un tout nouveau service au sud de Bordeaux. « Il s'agira à terme de remplacer les locaux de Saint-André pour offrir des conditions optimales aux personnels et aux patients. »

Attirer et fidéliser les jeunes talents

Pour mener à bien ces projets ambitieux, Thomas Mesnier mise sur le capital humain. Une attention toute particulière est accordée à l'intégration des jeunes médecins. « Ils représentent l'avenir de notre pôle et il est primordial de bien les accueillir. » Comme toute la nouvelle génération de managers, il sait à quel point un onboarding pensé en amont assure la pérennité de tout nouvel arrivant. On ne jette plus personne dans le grand bain... sans bouée.

Au menu : temps d'échange réguliers, adaptation de l'accompagnement, journées en binôme avec des seniors. « Reconnaître dès les premiers jours leur travail au quotidien est aussi très important pour les soutenir et leur donner envie de rester. » 
De nombreuses perspectives de carrière sont offertes aux jeunes médecins, entre soins,recherche clinique et enseignement. 

Adrénaline et technicité sur fond de médecine de proximité

Au-delà de ces projets novateurs, le CHU offre un terrain de jeu extraordinaire. C'est d'abord un centre de recours et d'excellence à la pointe de l'innovation médicale. La recherche clinique y est aussi très développée « grâce à nos universitaires talentueux », sur des sujets comme la douleur ou l'intelligence artificielle.

Enfin, avec plus de 100 000 passages annuels, le CHU assure un rôle de médecine de proximité auprès des Bordelais. Une double casquette « qui donne beaucoup de richesse à notre exercice quotidien » pour Catherine Pradeau.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/page/chu-bordeaux

En conclusion, exercer aux urgences du CHU de Bordeaux, c'est évoluer au cœur d'un service en pleine révolution, combinant haute technicité, projets innovants et proximité avec les patients. Un concentré des facettes du métier d'urgentiste, porté par une dynamique collective stimulante. Et tout ça dans une des plus belles villes de France. En toute subjectivité assumée.

- Ecrit sans précipitation avec les urgences du CHU de Bordeaux.

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