Au fait, on en est où de la recherche sur des traitements et vaccins contre le Covid19 ?

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Qu'il s'agisse de candidats vaccins ou d'antiviraux, la recherche dans le domaine de la lutte contre le Covid19 avance. L'Inserm a proposé récemment une synthèse en la matière. 

Au fait, on en est où de la recherche sur des traitements et vaccins contre le Covid19 ?

L’inserm, qui est impliqué dans 44 publications scientifiques sur le Covid19, a fait un point dernièrement sur l’état de la recherche dans ce domaine. 

Antiviraux

Dans le domaine des antiviraux, la piste la plus prometteuse reste celle de l’essai Discovery dont les résultats étaient attendus à la fin de ce mois. Mais selon l’agence de presse médicale (APM), Discovery n’est pas encore prête à donner des résultats fiables et doit encore se poursuivre. « L’essai évalue l’efficacité de différents traitements antiviraux pour limiter la multiplication du virus observée chez certains patients hospitalisés dont la réponse immunitaire est trop faible, et dont l’état s’aggrave souvent autour du septième jour de maladie », explique l’Inserm. Il s’agit de tester cinq stratégies thérapeutiques différentes : 

«  soins standards optimaux ;

  • soins standards optimaux plus remdesivir ;
  • soins standards optimaux plus lopinavir et ritonavir ;
  • soins standards optimaux plus lopinavir, ritonavir et interféron bêta ;
  • soins standards optimaux plus hydroxychloroquine. »

Discovery est un essai randomisé ouvert. 

Immunomodulation

Parallèlement aux recherches sur les antiviraux, des pistes explorent l’immunomodulation, constatant en effet que l’aggravation de l’état de certains patients est due non pas à la multiplication du virus, mais plutôt à l’emballement de la réponse immunitaire. « C’est tout l’enjeu du projet Corimuno-19, cohorte d’essais contrôlés randomisés ouverts », ajoute l’Inserm. Parmi eux, l’essai clinique Coriplasm, dont l’AP-HP est promoteur. « Dans ce cadre, l’Établissement français du sang met en œuvre, avec le soutien de l’Inserm et de REACTing, un processus permettant le prélèvement, la qualification, la préparation et la mise à disposition des plasmas de patients convalescents auprès des équipes cliniques. »  L’essai va évaluer si le plasma des patients convalescents est capable de transférer l’immunité à un autre patient, « comme cela avait été le cas dans le traitement de diverses maladies infectieuses avec pneumopathies telles que les infections SARS-CoV-1, le MERS-CoV ou influenza H1N1 ». 

Repositionnement thérapeutique

L’Inserm cite aussi des tentatives de repositionnement thérapeutique, tels que les teste l’équipe du Directeur de Recherche Inserm Manuel Rosa-Calatrava au Centre International de Recherche en Infectiologie (Inserm/Université Claude Bernard Lyon 1/ CNRS/ENS Lyon). Cette équipe a repositionné un hypertenseur comme inhibiteur des virus Influenza, ainsi que deux autres molécules repositionnées in vitro contre le Mers-Cov. « Les chercheurs testent désormais ces molécules en lignée cellulaire et dans leur modèle unique ex vivo d’épithélium respiratoire humain reconstitué, infectés par le SARS-CoV-2. » 

Vaccins 

La piste du vaccin est également explorée. Dans le monde, une centaine d’équipes planchent actuellement sur le sujet, dont une trentaine en France. Frédéric Tanguy de l’institut Pasteur « dirige une équipe qui développe actuellement un candidat vaccin Covid-19 assez avancé. Il s’agit d’un vaccin utilisant comme plateforme le virus atténué de la rougeole qui avait déjà servi au développement de certains candidats vaccins, notamment contre la maladie de Chikungunya. La phase 1 d’un essai clinique est prévue pour septembre 2020 ». 

Par ailleurs, une équipe de l’Inserm « prépare la mise en place d’un essai clinique français en double aveugle visant à tester les effets protecteurs non spécifiques du vaccin BCG ». L’inserm cite aussi de nombreuses études sur la modélisation et la surveillance de l’épidémie, l’étude du confinement et ses conséquences...

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