Un gynécologue accusé de « viol » mis définitivement en retrait de ses responsabilités

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Émile Daraï, gynécologue renommé de l'hôpital Tenon à Paris visé par une enquête judiciaire pour « viol », est définitivement mis en retrait de ses responsabilités de chef de service et de responsable pédagogique, depuis le 20 septembre dernier.

Un gynécologue accusé de « viol » mis définitivement en retrait de ses responsabilités

Spécialiste de l'endométriose, chef de service gynécologique-obstétrique et médecine de la reproduction à l'hôpital Tenon, Émile Daraï est visé par plusieurs plaintes pour viol.

L'AP-HP et Sorbonne Université avaient annoncé le 8 octobre que le gynécologue était mis en retrait de ses responsabilités pour que l'enquête interne, déclenchée un peu plus tôt par les deux institutions, « puisse se dérouler dans la plus grande sérénité ».

« Ce retrait est désormais définitif et le Pr Daraï ne reprendra ni sa responsabilité de chef de service ni de responsabilité pédagogique », ont annoncé les deux institutions dans un communiqué commun.

« C'est une victoire pour les femmes victimes de violence gynécologiques et obstétricales. L'AP-HP les a entendues. L'omerta commence à se briser », a déclaré à l'AFP Sonia Bisch, porte-parole du collectif « Stop violences gynécologiques et obstétricales » qui avait recueilli des témoignages sur son compte Twitter @StopVOGfr. « Nous regrettons néanmoins que le Pr Daraï ne soit pas suspendu de ses consultations le temps de l'enquête de police pour préserver la sécurité des patientes », a-t-elle poursuivi.

« A la lumière des différents témoignages contre le Pr Daraï, la commission estime que l'obligation d'information de ces patientes, le soulagement de leur douleur, le respect de leurs volontés n'ont pas été respectées », peut-on lire dans le rapport d'enquête interne rendu public jeudi. Mais « la commission ne retient aucune connotation sexuelle alors que certains manquements ont été relevés dans le recueil du consentement à certains gestes ».

La commission conclut également que « la situation actuelle est le fruit de dysfonctionnements individuels mais aussi collectifs et systémiques ».

A la suite de la première plainte contre le Pr Daraï, le parquet de Paris a ouvert le 28 septembre une enquête pour « viol par personne ayant autorité sur mineur de plus de 15 ans ». Les investigations ont initialement été confiées à la Brigade de protection des mineurs (BPM).

Après une seconde plainte reçue le 30 septembre, le parquet de Paris a élargi cette enquête à l'infraction de « viol en réunion » et les investigations ont été reprises par le 2e district de police judiciaire (2e DPJ).

Le médecin, qui consulte toujours, a été accusé par plusieurs ex-patientes de pratiquer des examens vaginaux et rectaux de manière brutale et sans demander le consentement. Dans une lettre datée de mardi et adressée à Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, le gynécologue se dit « contraint de reconnaître que ces femmes ont pu percevoir l'examen clinique que j'ai pratiqué comme dénué d'empathie et de bienveillance ». « Je suis profondément désolé et tiens à leur présenter mes plus sincères excuses ».

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/des-faux-medecins-sans-diplomes-des-vrais-medecins-qui-derapent-les-5-debordements-qui-vous

MISE A JOUR : Selon le Parisien, le praticien fait désormais l'objet d'une information judiciaire pour "violences par personne chargée d'une mission de service public", et d'après le Figaro, cette information judiciaire a été ouverte le 3 janvier 2022 à la suite de 25 plaintes déposées pour "viol" à son encontre.

Avec AFP 

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