Légaliser le cannabis récréatif ? C'est toujours non pour l'Académie de médecine

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L'Académie française de médecine a réitéré mercredi son opposition de longue date à la légalisation du cannabis en France, citant certaines études récentes qui pointent des effets négatifs en matière de santé publique dans les pays ayant autorisé la consommation de cette drogue.

Légaliser le cannabis récréatif ? C'est toujours non pour l'Académie de médecine

© Midjourney x What's up Doc

« La légalisation de l'usage "récréatif" du cannabis causerait de graves problèmes en termes de santé publique », a estimé dans un communiqué cette institution, qui vise à exprimer le consensus médical sur un sujet donné.

Cette position est assumée depuis plusieurs décennies par l'Académie de médecine, qui s'exprime avant tout sur les conséquences d'une légalisation en matière de santé publique et non, par exemple, de criminalité.

L'institution explique cette nouvelle communication par le fait que la littérature scientifique s'est récemment étoffée à partir de l'expérience de plusieurs territoires ayant légalisé le cannabis, dont notamment le Canada et de plus en plus d'États américains.

Or, « les données médicales récemment publiées confirment (...) les problèmes survenus dans les pays ayant procédé à une telle légalisation », affirme l'Académie.

Conclusions scientifiques contrastées 

Parmi les études citées, l'une, réalisée au Canada et publiée en 2022 dans le New England Journal of Medicine, montre qu'avec la légalisation, la proportion de patients testés positifs au tétrahydrocannabinol (THC), principale substance active du cannabis, a doublé chez les automobilistes hospitalisés après un accident.

Également au Canada, une étude, publiée en 2025 dans le Jama Network Open, a montré que, chez les patients hospitalisés pour schizophrénie, la proportion associée à l'usage de cannabis a triplé, passant d'environ 3% à plus de 10%.

L'Académie de médecine ne mentionne cependant pas des études aux conclusions plus contrastées. L'une d'elles, publiée dans la revue PLOS One en 2022 à partir de données recueillies aux Etats-Unis, avance que la légalisation ne s'accompagne pas d'une hausse des nouveaux consommateurs chez les mineurs.

La prise de position de l'Académie s'inscrit par ailleurs dans un contexte politique où des députés - issus de la gauche et des rangs macronistes - ont proposé en début d'année de légaliser l'usage et la détention de cannabis, selon un modèle « étroitement régulé ».

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/prescrire-definitivement-du-cannabis-medical-sen-rapproche-petit-petit

A l'inverse, l'institution insiste pour « maintenir l'interdiction en France de la vente et de la consommation du cannabis » et pour amplifier la prévention auprès des jeunes.

Avec AFP

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