Crack : nouveau plan d’actions à Paris

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Le plan d’actions 2019-2021 pour lutter contre le crack dans le Nord-Est Parisien a été adopté. Pour (enfin) attaquer le fléau avec une série de mesures concrètes.

Crack : nouveau plan d’actions à Paris

« Apporter de manière urgente des réponses aux riverains en garantissant l’ordre public ainsi que de sortir les consommateurs de crack du cercle infernal de l’addiction grâce à un accompagnement médical et social sur mesure ». Telle est l’ambition du plan d’actions 2019-2021 pour lutter contre le crack dans le Nord-Est Parisien, selon Michel Cadot, préfet de la région d’Ile-de-France et préfet de Paris.
 
Adopté hier à l’unanimité par l’ensemble des cosignataires – préfecture d’Ile-de-France et de Paris, préfecture de police, Ville de Paris, Agence régionale de santé Île-de-France et Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), le plan « vise à mieux coordonner et à mieux mutualiser l’action menée par l’ensemble des acteurs en matière de lutte contre le crack », précise le communiqué. Les associations et les maires des arrondissements concernés ont également approuvé le protocole.
 

4 objectifs principaux

 
Pour faire face aux problématiques que pose l’addiction au crack dans le Nord-Est de Paris en matière sociale, de sécurité et de santé publique, ce plan propose « une meilleure régulation de l’espace public et une politique coordonnée de réduction des risques et des dommages en faveur des usagers de crack et des poly-consommateurs en errance », selon le communiqué.
 
En cohérence avec le Plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2021 ainsi qu’avec la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, il est structuré autour de 4 objectifs principaux :
- accompagner les usagers pour réduire les risques et favoriser les parcours de soin.
- renforcer les capacités d’hébergement et d’espaces de repos.
- intervenir dans l’espace public à destination tant des usagers que des habitants.
- améliorer la connaissance des publics concernés.
 

3 millions d’euros mobilisés en 2019

 
Au total, plus de 3 millions d’euros en 2019 sont mobilisés dans la lutte contre la consommation et le trafic de crack. Évalué chaque année, le plan sera doté de financements comparables et/ou adaptés à l’évolution des besoins au titre des années 2020 et 2021.
 
Selon Emmanuel Grégoire, 1er adjoint à la maire de Paris, « la Ville de Paris a fait de la régulation de l’espace public et de la lutte contre l’insalubrité, une priorité, en engageant des moyens toujours plus conséquents. Ce plan est la première pierre d’un partenariat renforcé, qui permettra de répondre aux différentes problématiques sur les territoires concernés. »
 
D’après Aurélien Rousseau, le directeur général de l’Agence régionale de santé Ile-de-France, « lutter contre les addictions, c’est avant tout réduire les risques pour les usagers et favoriser leur prise en charge. Mais c’est aussi avoir un impact sur la consommation, et, à terme, sur la vie de l’espace public. Pour porter cette ambition, il faut agir à plusieurs, de façon coordonnée, et inscrire l’approche médico-sociale dans une stratégie plus large, à laquelle l’ARS contribue activement ».
 

33 actions opérationnelles

 
Enfin, les quatre objectifs principaux sont déclinés par le plan en 33 actions concrètes, parmi lesquelles figurent :

- le renforcement des maraudes médico-sociales de réduction des risques avec des passages 7 jours sur 7.
- le financement de 1,3 M d’euros par l’ARS Ile-de-France de l’accompagnement et de la prise en charge médicosociale, des usagers de drogues en errance.
- le financement par l’État, pour un montant de 1,2M d’euros annuels, de 80 nouvelles places d’hébergement pérennes pour les usagers de crack, qui s’ajouteront aux 72 places existantes.
- l’extension des maraudes coordonnées à de nouvelles lignes et stations de métro dont l’objectif est, en coopération avec la RATP, de rediriger les consommateurs de crack vers les dispositifs médico-sociaux de surface.
- les modalités d’hébergement ont été repensées par l’ARS et l’État pour adosser à la mise à l’abri un accompagnement social, médical et psychologique des consommateurs. Un nouveau dispositif qui va aboutir à la création de 68 places en Unités d’hébergement spécialisées.
 

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