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La dépense liée aux arrêts de travail est repartie à la hausse au premier semestre et devrait "progresser en 2024 de plus d'un milliard d'euros", pour possiblement "dépasser 17 milliards" en fin d'année, a alerté lors d'un point presse le directeur de la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam), Thomas Fatôme.
L'Assurance maladie va donc "relancer" et "amplifier" la "panoplie d'actions vis-à-vis des assurés, des entreprises et des prescripteurs", qui, en 2023, lui avait permis de rogner 200 millions d'euros sur la progression des dépenses, a-t-il expliqué.
30 000 à 40 000 assurés en arrêt maladie depuis plus de 18 mois
Il s'agit à la fois de "traquer" la fraude mais aussi "d'accompagner" malades et prescripteurs, pour améliorer les usages, a-t-il ajouté.
La Cnam va donc s'adresser massivement aux assurés sociaux : elle contactera "tous les assurés en arrêt de travail de plus de 18 mois", soit 30 000 à 40 000 personnes, pour "vérifier si l'arrêt est encore justifié", ou s'il est possible de l'adapter avec par exemple "un mi-temps thérapeutique", ou "une reprise de travail organisée", a détaillé Thomas Fatôme.
Les assurés qui ont eu "au moins deux arrêts de moins de deux semaines" sur une période de six mois (sauf femmes enceintes, malades chroniques...) recevront aussi un courrier pour leur "rappeler les règles" et leur proposer un "accompagnement".
La Cnam contactera encore "7 000 médecins généralistes qui ont des niveaux de prescription assez élevés", en vue "non pas de contrôles" mais d'un "échange confraternel" avec un médecin conseil, pour "comprendre" et "voir s'ils peuvent contribuer à une meilleure maîtrise des dépenses", a indiqué Thomas Fatôme.
Thomas Fatôme veut organiser une réflexion générale sur le système des arrêts maladie
La Cnam organisera enfin des visites dans un millier d'entreprises au profil "d'absentéisme très important" pour vérifier si elles ne créent pas "les conditions" de ces arrêts ou accidents du travail.
Outre ces actions, Thomas Fatôme a appelé à "mettre tous les acteurs autour de la table" (gouvernement, parlement, partenaires sociaux...) pour mener "une réflexion plus générale" sur le système, et "le rendre plus juste, plus équitable, plus lisible, plus soutenable".
"Selon la taille des entreprises, selon votre ancienneté, vous n'êtes pas couverts de la même façon" et "beaucoup d'assurés disent qu'ils ont du mal à comprendre comment ils sont couverts", a-t-il expliqué, se disant "à la disposition" du futur gouvernement pour contribuer à ces travaux.
Avec AFP