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Kafka sur le ravage: alors que son mari arrive au bout d'une maladie chronique épuisante, Sonia Bonet tente de convaincre le médecin coordonnateur de soins désigné par son assurance de lui accorder le traitement qui pourrait lui sauver la vie. Et elle ira jusqu'au bout...
Voici un film percutant, efficace et salvateur. Aucune démonstration inutile dans cette charge contre une société corrompue infiltrant même le secteur de la santé. Ou comment une mutuelle censée mieux couvrir ses adhérents fait de la sélection aléatoire sans se soucier du risque encouru quand le traitement, jugé trop cher, est refusé. Un film à conseiller à notre chère Ministre, donc...
Rodrigo Plà ne s'embarrasse pas d'un misérabilisme qui viendrait plomber sa mise en scène maîtrisée au cordeau, dont l'originalité fuse à chaque séquence et permet de maintenir une tension constante. Ici, l'héroïne fait partie d'une classe moyenne qu'on imagine supérieure, mais qui est prête à aller jusqu'au bout simplement pour prodiguer les meilleurs soins à son mari. Et qui ne peut plus compter que sur son assurance puisqu'elle a déjà hypothéqué tous ses biens.
Au plus près de son héroïne et de sa colère salvatrice, le film évite intelligemment d'apporter les réponses à cette dénonciation par l'absurde, laissant à ses responsabilités une société mexicaine déboussolée face à cet hydre qu'elle a engendré.
Source:
Guillaume de la Chapelle