La schizophrénie au cinéma : trop délire ?

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Si la cinéphilie peut aider à apprendre la sémiologie, attention au choix des films !

La schizophrénie au cinéma : trop délire ?

Hors sujet… zéro au dossier !

Psychose(A. Hitchcock, 1960)

 

Norman Bates vit sous la férule d’une mère tyrannique qui supporte mal son attirance pour une cliente de leur motel.

Le personnage : Le film ne décrit pas un processus psychotique mais un trouble dissociatif de l’identité, dont Hitchcock souligne très bien, mais de façon assez grotesque, les liens avec l’hystérie. Il est ainsi à l’origine d’une confusion durable concernant la schizophrénie dans le grand public.

L’acteur : Pourtant, grâce à sa rigidité mâtinée de maniérisme, collant à la bizarrerie et à l’introversion du personnage, A. Perkins réussit à lui insuffler un aspect psychotique.

Crédibilité : 20%

 

Coup de coeur

Répulsion (R. Polanski, 1965)

 

Le basculement dans la folie d’une jeune fille livrée à elle-même.

Le personnage : Tableau très crédible d’un trouble de personnalité schizoïde décompensant brutalement. La caméra virtuose rend palpable le vécu hallucinatoire par des effets simples mais ingénieux. Le langage cinématographique devient vecteur de la clinique comme les fissures progressives de l’appartement symbolisent les angoisses de morcellement.

L’actrice : C. Deneuve livre une composition désaffectivée au service du personnage. De par ses regards et quelques stéréotypies, elle transmet parfaitement le malaise et le délire croissants.

Crédibilité : 90%

 

Elève appliqué

Un homme d’exception (R. Howard, 2001)

 

Le destin d’un mathématicien schizophrène et Prix Nobel.

Le perso : Pour une fois schizophrène n’est pas synonyme de meurtrier! Plus autiste de haut niveau que schizotypique, le jeune Nash va développer un tableau édifiant de paraphrénie. Le rôle d’un contexte sociétal paranoïoaque dans le maintien et la découverte tardive de la maladie étant l’aspect le plus intéressant du film.

L’acteur : Rien de délirant dans le jeu honnête de R. Crowe. Il faut dire que le déficit cognitif lié aux neuroleptiques et aux cures de Sakel n’incite pas à la performance!

Crédibilité : 75%

 

Major de promo

Spider (D. Cronenberg, 2002)

 

Le retour sur les lieux de son enfance alimente l’obsession d’un schizophrène pour les circonstances de la mort de sa mère.

Le personnage : Description saisissante de naturel de la désorganisation et des symptômes négatifs. Ainsi la schizographie, la bizarrerie, la dysarthrie iatrogène, les doigts rongés par le tabac, permettent de reconnaître au premier coup d’oeil le patient “de secteur”.

L’acteur : Totalement investi et magistral, R. Fiennes a apporté sa propre touche au personnage. Il portait ainsi ses quatre chemises toujours dans le même sens!

Crédibilité : 85%

 

Borderline

Black Swan (D. Aronofsky, 2011)

 

Une ballerine perfectionniste se laisse dévaster par l'anxiété alors qu’elle vient d’obtenir le rôle de sa vie.

Le personnage : Plus proche de l’anorexie mentale et de l’état limite, Nina est contaminée par des hallucinations extrêmement bien illustrées au niveau visuel, auditif et cénesthésique, grâce à un tour de force d’Aronofsky.

L’actrice : N. Portman est excellente mais hystérise un peu trop, rôle à Oscar oblige!

Crédibilité : 70%

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