Pour innover en toute liberté : direction clinique privée, pour Josselin Malaterre

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S’installer en libéral à Marseille : pas évident pour un jeune chirurgien urologue parisien qui n’a jamais mis les pieds dans la cité phocéenne. Josselin Malaterre nous raconte son implantation réussie.

 

Pour innover en toute liberté : direction clinique privée, pour Josselin Malaterre

Quitter Paris ? Ce n’était pas évident pour Josselin Malaterre. « Je suis un vrai Parisien. J’ai rencontré mon épouse à la faculté Paris-Descartes. Nous avions du mal à nous projeter dans une vie parisienne... Comme l’immobilier, les places dans le public sont chères à Paris» S’écarter un peu du centre francilien ? « On ne se voyait pas non plus vivre en banlieue, perdre des heures dans les transports… » Pour ne pas tourner le dos à une vie citadine, ils ont fait le choix de Marseille, où ils avaient de nombreux amis.

Assistant spécialiste à l’Hôpital (semi-privé) Saint-Joseph après son internat, il n’a jamais vraiment fait cas des frontières entre public et privé. Il a contacté un grand groupe (Elsan), qui lui a trouvé rapidement un poste, à la clinique Bouchard (il travaille aujourd’hui sur plusieurs sites). L’implantation pouvait s’avérer difficile : « débarquer dans la deuxième ville de France, quand on n'est pas du sérail, que l’on n’a pas les contacts que les jeunes médecins nouent traditionnellement tout au long de leurs études, cela ne semblait pas facile effectivement, se rappelle-t-il. Il faut deux ans pour faire sa place, me disait-on. Le groupe, qui a joué un rôle d’incubateur, m’a permis d’accélérer considérablement ce délai ». En quelques mois, il était lancé !

 

 

 

 

L’innovation comme boussole

Quel rôle a joué ce groupe concrètement ? Il a apporté au chirurgien un soutien financier, mais pas que : « j’ai pu bénéficier de sessions de formation pour tous les aspects pratiques, mais le vrai plus, c’est l’aide à la création de mon réseau ». Il a été présenté à une soixantaine de généralistes du secteur de la clinique. « C’était très bénéfique, pour moi mais aussi pour eux, explique Josselin Malaterre. En mettant un visage sur les adressages, ils n’ont plus l’impression d’envoyer leurs patients dans la nature, et ils obtiennent un véritable suivi. De mon côté, j’ai pu montrer aux médecins mes compétences, expliquer mes techniques. » Et ce n’est pas accessoire, car ces dernières sont complexes. Il réalise des procédures robot-assistées pour les cancers urologiques (avec le robot dernier cri « Da Vinci X », au sein de l'Hôpital Privé Marseille Vert-Coteau). Mais il est également expert dans la prise en charge de l’adénome de prostate au laser, et Proctor HoLEP* (formateur national enucleation prostatique laser Holmium) -il a été formé par le Professeur Hervé Bauvert à Paris, qui a importé la technique en France.

L’innovation, justement, c’est pour lui l’un des points forts du privé. « On peut lancer un projet et être soutenu, assure Josselin Malaterre. J'ai proposé l'acquisition d'un robot, j'ai monté le projet de A à Z, avec le soutien de mes collègues urologues, digestifs et thoraciques, et il n’y avait personne pour nous mettre des bâtons dans les roues ; Quand vous avez des idées et de l'entrain, vous pouvez avancer, et ça fonctionne ! Nous ne sommes pas soumis à cette espèce de pression, cette hiérarchie pyramidale que l’on retrouve à l’hôpital... Ça franchement, c'est génial ! Je peux gérer des projets comme un véritable entrepreneur. » Il prodigue ce conseil aux jeunes médecins qui désirent construire un projet innovant : faire les demandes d’investissements à la direction de l’établissement au moment de l’installation.

 

Plus simple la vie

Ce soutien du groupe, Josselin Malaterre le sent au quotidien. « On pointe souvent l’isolement des médecins dans le privé -une idée reçue qu’on entend à l’hôpital… Nous sommes extrêmement entourés. Avec les autres praticiens, il y a une émulation, une fraternité qui se crée au sein de la clinique. » Un autre poncif sur le privé ? « La responsabilité, la peur du procès. Cela peut arriver à tout un chacun, mais en restant rigoureux dans notre pratique quotidienne, il n’y a pas de problème : les vraies mises en cause restent exceptionnelles. » Dernier avantage de l’exercice en libéral, selon lui : « C’est ce que je ne retrouverai jamais dans le public : la liberté totale ! Je ne quitterais ça pour rien au monde. » Il avait pourtant, au début, la crainte d’être submergé par les horaires, la course au chiffre… « Mon planning, c’est moi qui l’organise. Contrairement à ce que j’ai vécu à l’hôpital, il n’y a personne pour vous faire des remarques. Même si c’est pour finir la journée plus tôt, par exemple ! » Il faut noter que la plage est à un quart d’heure de son domicile.

 

Un autre regard sur l’exercice libéral, en collaboration avec le groupe Elsan

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