Plan vaccination : Le gouvernement précise la marche à suivre

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Dimanche a marqué le début de la campagne de vaccination des personnes âgées résidant en établissements de longue durée. La veille, le gouvernement s’est attelé à en officialiser le tempo.  

Plan vaccination : Le gouvernement précise la marche à suivre

Dimanche 27 décembre, Mauricette, une pensionnaire de 78 ans de l’Hôpital Renet Muret (Seine-Saint-Denis), est devenue la première Française à se faire vacciner. Un petit événement qui fût accompagné dans la journée de la vaccination d’une dizaine d’autres personnes, partagées entre l’Hôpital de Sevran et le CHU de Dijon. Une première étape hautement symbolique qui marque le début du plan vaccinal des personnes âgées résidant en établissement de longue durée, dont le cabinet du Premier Ministre et celui du Ministre de la Santé ont précisé les modalités la veille alors que le décret permettant son lancement venait d'être publié au Journal Officiel
 
C’est désormais officiel : la première étape de vaccination se déroulera bien au compte-goutte. « À partir de la semaine prochaine, on va avoir quelques établissements supplémentaires dans lesquels la vaccination va avoir lieu », ont-ils indiqué. Un tempo qui inclut dès cette semaine 23 nouveaux établissements des régions lyonnaise, lilloise, tourangelle et parisienne, dont les USLD des hôpitaux Broca-La Collégiale (Paris) et Louis-Mourier (Hauts-de-Seine). Les deux premières semaines de janvier, ce chiffre sera progressivement élevé à une centaine d’établissements. À la mi-janvier enfin, la « campagne active » devrait être lancée dans l’intégralité des établissements accueillant des personnes âgées.

En tout, cette première étape devrait concerner environ un million de personnes dont font partie les personnes âgées vivant en établissements, mais également les professionnels de santé à risque travaillant au sein de ces services accueillant des personnes âgées. Si le gouvernement avait d’abord envisagé de ne vacciner que les professionnels de santé travaillant en EHPAD ou USLD de plus de 65 ans ou présentant des pathologies, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé, mardi 29 décembre, que cette liste serait élargie aux "professionnels de santé de 50 ans et plus ou qui souffrent de maladies qui les exposent à des risques de forme grave" d'ici la fin du mois de janvier. Un programme de vaccination chargé qui devrait arriver à son terme fin février en prenant en compte la seconde injection. À noter que les résidences autonomie et les résidences services Senior administreront les premiers vaccins à leurs 200 000 résidents à partir de « début février », a précisé le cabinet du premier ministre. 
 
Une première phase du calendrier vaccinal très attendue qui sera suivie dès février-mars 2021 par la seconde. « La HAS recommande de vacciner les personnes ayant plus de 75 ans, puis les personnes de 65 à 74 ans ayant une comorbidité, puis les autres personnes de 65-74 ans », indiquait la Haute Autorité de la Santé dans ses recommandations. Des conseils qui ont été suivis par les autorités qui souhaitent vacciner quinze millions de personnes d’ici au printemps. Une ambition pourtant intrinsèquement liée au nombre de vaccins disponibles.
 
Pour l’heure, seul le vaccin développé par Pfizer-Biontech est homologué en France sur les cinq vaccins que le gouvernement envisage de diffuser sur le territoire. Dans les prochains mois cependant, les quatre autres devraient être évalués. À commencer par le vaccin développé par Moderna pour lequel l’Agence Européenne du Médicament rendra un avis le 6 janvier prochain. « Au premier trimestre », selon le cabinet de Jean Castex, suivra ensuite l’examen de celui d’AstraZeneca, puis ceux de CureVac et de Janssen. En tout, le cabinet du Ministre de la Santé assure avoir réservé 67,9 millions de doses qui serviront à couvrir nos besoins d’ici au premier juillet. « En tenant compte de la double injection, et de pertes de doses du fait notamment du conditionnement en multidoses, ces 67,9 millions de doses permettent théoriquement de sécuriser 27 millions de vaccinations », a tout de même précisé le ministère.
 
Alors qu’un premier cas de contamination au variant du SARS-CoV-2 a été détecté en France, le Direction Générale de la Santé a tout de même tenu à rappeler samedi que, jusqu’à preuve du contraire, « les experts vaccinaux considèrent que les vaccins actuels semblent efficaces même sur ces mutants ». Un avis qui ne les empêchera pas d’analyser avec minutie l’efficacité de la campagne vaccinale organisée outre-manche, elle-même largement confrontée à la présence du variant sur le territoire anglais.
 

Comment mener une consultation de pré-vaccination ?
 
La Haute Autorité de la Santé distribue ses bons conseils. Le 24 décembre dernier, l’Institution a publié des « réponses rapides sur la consultation de pré-vaccination », à destination des personnels concernés par la phase 1. Petit florilège :
  • « La décision partagée de vaccination repose sur un colloque singulier du patient avec le médecin. Elle est fondée sur les éléments suivants : évaluation de la situation clinique du patient, information du patient sur les bénéfices et les risques du vaccin, préférences, questionnements et craintes du patient »
  • « Le vaccin est efficace sur la réduction du nombre de cas de Covid-19 symptomatiques. Après deux doses, il permet une diminution de 95 % sur le risque relatif de survenue d’une Covid symptomatique. La durée de protection apportée par le vaccin n’est pas établie à ce jour. »
  • « Le vaccin est contre-indiqué chez les personnes ayant présenté des manifestations allergiques graves telles des réactions anaphylactiques »
  • « Les effets indésirables incluent des réactions locales (des réactions systémiques légères ou modérées qui disparaissent rapidement après la vaccination. Quatre paralysies faciales a frigore ont été décrites chez les vaccinés avec une incidence comparable à celle de la population générale. »
  • « L’efficacité de la vaccination sur la transmission n’étant pas à ce jour connue, elle ne permet pas pour l’instant de s’affranchir des gestes barrières. »
  • « Dans les suites de la vaccination, le médecin reste disponible pour le suivi du patient. L’un et l’autre contribuent au signalement des éventuels effets indésirables »

Autant de conseils qui devraient cependant être accompagnés par la diffusion de supports d’informations à destination des professionnels de santé dans les semaines à venir. « [Ils] vont être diffusés le plus largement possible dans les établissements », a, en effet, indiqué une source gouvernementale samedi dernier.

 

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