Dérives sectaires : un médecin urgentiste jugé à Caen

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Un médecin urgentiste comparaissait le 21 mai devant le tribunal correctionnel de Caen à la suite de dénonciations pour dérives sectaires. Le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Calvados est partie civile.

Dérives sectaires : un médecin urgentiste jugé à Caen

Trois cents sympathisants, et une dizaine de personnes sous emprise. L’association Notre Dame Mère de la lumière de Caen (Calvados) est visée par une procédure judiciaire. Son fondateur, Alberto Maalouf, médecin urgentiste de 31 ans, est jugé pour abus de faiblesse et sujétion psychologique, et donc pour dérives sectaires.
 
Sous couvert d’association religieuse, le jeune docteur aurait profité de la faiblesse de certains de ses fidèles et, surprise, de leur argent. Les membres du noyau dur de la communauté, qui habitent ensemble dans deux maisons – l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes – seraient amputés de la moitié de leurs revenus au profit de l’association.

Elle a tout d’une secte

Alberto Maalouf aurait eu une illumination lors d’un voyage en Bosnie, à Medjugorje. Il crée alors cette association qui se revendique du renouveau charismatique, un mouvement néo-pentecôtiste né dans les années 1960. Elle est soutenue dans un premier temps par l’aumônerie de Caen, pour son dynamisme et ses actions – charité, organisation d’évènements tournés vers la jeunesse, initiatives pédago-évangéliques sur internet. Mais l’aumônerie se désolidarise en 2010 pour « dérives théologiques ».
 
L’avocat de l’urgentiste se défend pourtant de l’accusation de dérives sectaires, et préfère parler de « louanges et de choses un peu exaltées ». En attendant, les détails du quotidien sont troublants : jeûnes prolongés et prières nocturnes imposés, isolement familial, rejet violent des critiques… Le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Calvados semble croire en la culpabilité de son affilié : il s’est constitué partie civile. L’urgentiste est soutenu par les membres de l’association. Alberto Maalouf risque cinq ans de prison ferme et jusqu’à 750 000 euros d’amende.
 

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