Article
Interrogée sur ce dispositif qui garantit aux étrangers en situation irrégulière depuis plus de trois mois en France la prise en charge gratuite de soins médicaux sous condition de ressources, la numéro 2 des Républicains, Annie Genevard, a rappelé mercredi que son parti proposait "de la transformer" car "elle est aujourd'hui beaucoup trop large".
Députée et vice-présidente de l'Assemblée, elle a défendu sur Sud radio un passage à une "aide médicale d'urgence", réservée aux cas où le pronostic vital est engagé.
"Bien. Le gouvernement Borne avait d'ailleurs promis une réforme après la loi immigration... qui n'est jamais venue", a commenté la députée du Rassemblement national Laure Lavalette sur X. "Maintenant, des actes ou la censure", a-t-elle menacé.
"Nous pouvons et nous devons trouver les bases d'un compromis entre forces républicaines du Parlement, pour refonder le panier de soins de l'AME", a estimé également sur X le député Renaissance Charles Rodwell. Ce dernier a cependant depuis effacé son message.
« L’AME n’est pas une mesure génératrice d’appel d’air »
Mais cette proposition a beaucoup moins enthousiasmé plusieurs députés pourtant du même camp, faisant resurgir les lignes de fracture qui avaient émergé lors du vote en janvier dernier de la loi immigration.
"Notre boussole c'est l'efficacité : l'AME n'est pas une mesure génératrice d'appel d'air, c'est une mesure de santé publique", a rappelé à l'AFP Marc Ferracci, estimant qu'il n'y avait pas d'"argument objectif (qui) justifierait de supprimer l'AME". Il n'a en revanche pas exclu de "discuter du panier de soins", une position défendue par plusieurs députés macronistes.
"Pour garantir la santé de tous, il faut assurer des soins à tous les malades, c'est la philosophie de l'AME", a en revanche tranché sur X Stella Dupont, critiquant un projet "démago et contreproductif".
"Pourquoi courir derrière l'extrême droite alors qu'il est question que le gouvernement Barnier rassemble ?", a-t-elle complété.
Les députées Nicole Dubré-Chirat et Eléonore Caroit ont également publiquement refusé de voter une telle réduction si cette dernière était introduite dans le projet de budget bientôt présenté.
"Il faut peut-être encadrer, peut-être revoir" le dispositif, a cependant nuancé Eléonore Caroit sur franceinfo tout en assurant qu'elle ne "voterai(t) pas" la suppression de l'AME.
Avec AFP