What’s up Doc : Comment passe-t-on de rhumatologue spécialiste de la douleur à auteur de bande dessinée ?
P.S. : Je suis dans la bande dessiné depuis tout petit, j’appartiens à la génération Tintin. J’y ai toujours été impliqué en dehors ou en complément de la rhumatologie.
Depuis plusieurs décennies, j’interviewe des auteurs de BD. J’ai fait à peu près 200 articles, donc je connais un peu ce milieu-là.
Une fois j’avais proposé à une revue d’interviewer des auteurs de BD. Une idée que j’ai reproduite par la suite avec d’autres revues. J’ai souvent fait venir des auteurs au congrès de la SFR pour qu’ils viennent dédicacer leurs BD offertes aux médecins. Donc ces deux mondes ont toujours plus ou moins cohabité dans ma vie.
« En rhumatologie, c'est la relation avec le patient, l'écoute et l'examen clinique qui priment. On pourrait presque qualifier cette spécialité d'humaniste »
Qu’est-ce que vous plaît dans votre spécialité ?
P.S : Chez moi, nous sommes médecins de père en fils depuis trois générations dans le 1er arrondissement de Paris. Mon grand-père s’est installé comme généraliste en 1899, mon père a été pédiatre puis rhumatologue et j’ai finalement repris le flambeau.
L’avantage de la rhumatologie c’est qu’elle concerne tout le corps, des pieds à la tête. On a affaire à des personnes qui souffrent donc cela implique d’interroger et d’examiner en premier lieu. C’est une spécialité très clinique et très humaine. L’imagerie ne vient que dans un second temps et n’est d’ailleurs pas toujours incontournable. C’est la relation avec le patient, l’écoute et l’examen clinique qui priment. On pourrait presque qualifier cette spécialité d’humaniste.
D’où vient cette collaboration avec le dessinateur Achdé ?
P.S. : On se connaît depuis quelques décennies parce qu’il fait partie de ces auteurs que j’ai dû interviewer. Comme c’est souvent le cas, on s’est lié d’amitié. Quand j’ai commencé à me pencher sur mon désir de raconter la douleur, son historique et ses absurdités, j’ai pris contact avec un dessinateur qui s’est avéré submergé.
Un jour, j’ai eu Achdé au téléphone, je lui ai fait part de mon idée et il m’a dit : « la douleur c’est universel, il faut le faire ! ». Il en a donc parlé avec l’équipe de Fluide Glacial et les choses se sont faites.
J’en avais préalablement discuté avec une maison d’édition qui avait traité l’Histoire de la médecine en pensant que mon idée pourrait les intéresser. Ils ont trouvé le sujet trop sérieux, peut-être que je l’avais présenté d’une manière un peu trop médicale et pas asse
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