Vaccination en approche : La HAS précise le cap à tenir !

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Publics prioritaires, femmes enceintes et patients déjà atteints par la Covid-19… Une semaine avant le début de la campagne de vaccination française, la HAS précise ses recommandations.
 

Vaccination en approche : La HAS précise le cap à tenir !

« Lundi prochain, nous aurons commencé à vacciner », a rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran sur le plateau d’Europe 1 ce lundi 21 décembre. Une semaine avant le début de cette campagne de vaccination massive et alors que l'Agence européenne du médicament vient d'autoriser la commercialisation du vaccin Pfizer et BioNTech, la Haute Autorité de la Santé a remis au goût du jour ses recommandations sur la conduite à tenir. Une initiative qui fait suite à une saisine complémentaire de la Direction générale de la Santé qui l’avait interpellé sur des questions précises.
 
À commencer par la priorité à donner à certaines populations. Et notamment aux personnes en situation de handicap hébergées dans des établissements sociaux et médico-sociaux. « [Ces personnes] ne présentant pas de comorbidités et/ou d’âge élevé augmentant le risque de forme grave ne sont pas - à ce stade - identifiées comme population prioritaire », a indiqué l’institution. Une position bientôt suivie d'une autre concernant les personnes atteintes de trisomie 21 qui, elles, sont "à risque de forme grave ou de décès". "[La HAS] confirme que ces patients sont considérés comme prioritaires pour la vaccination de la même manière que pour les autres patients ayant des comorbidités à risque", souligne l'organisation. 

Dans ses recommandations actualisées, la HAS précise également la politique vaccinale préconisée à l'égard des femmes enceintes. « En raison de l’absence de données sur cette population – exclue des essais cliniques », ces dernières n’avaient, en effet, pas été inclues dans son précédent avis. Aujourd'hui, c'est chose faite :  l’organisation ne recommande pas, pour l’heure, la vaccination des femmes enceintes. Un avis qui s’appuie sur les recommandations nationales étrangères, et notamment anglaises, qui ne préconisent pas leur vaccination. 
 
Et qu'en est-il des personnes ayant déjà contracté la Covid-19 ? « La durée de l’immunité à long terme conférée par la COVID-19 n’est actuellement pas connue. Bien que la fréquence réelle des cas de réinfection soit difficile à établir, le nombre de cas publiés de réinfection dument documentés reste pour l’instant faible (une dizaine environ) », rappelle la Haute Autorité de la Santé. Un ensemble de données qui ne lui permet pas à ce jour de statuer sur l’existence d’un « bénéfice » à vacciner les personnes ayant déjà eu la Covid-19. « D’un autre côté, les données dont on dispose avec un recul moyen de 3 mois montrent qu’il n’y a pas d’effet indésirable grave particulier lorsqu’une personne ayant déjà eu la Covid-19 se fait vacciner », poursuit la HAS. Une balance bénéfice/risque difficile à appréhender qui pousse l'organisation à ne pas recommander une vaccination systématique des personnes ayant développé une forme symptomatique de la Covid-19. Sans, toutefois, la prohiber. « Dans ce cas, il paraît alors préférable de respecter un délai minimal de 3 mois à partir du début des symptômes », précise la HAS.
 

Modalités d’organisation et transparence de l’information.

Quelques jours avant la publication de ces recommandations actualisées, la HAS se positionnait sur les modalités d’organisation de la campagne de vaccination. Une orientation définie à la suite d’une consultation publique menée auprès des acteurs du champ de vaccination entre le 9 et le 30 novembre. Au programme ? 

  • L’élargissement des compétences vaccinales

Dès ses recommandations préliminaires, la HAS liait vaccination à prescription médicale obligatoire. Aujourd’hui, l’organisation va plus loin. « La HAS préconise que la vaccination se fasse autant que possible sous la supervision d’un médecin, en s’appuyant sur les infirmiers intervenant au sein des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) » indique-t-elle. Un avis qui ne l’empêche pas d’envisager, une fois que « le nombre de doses et de type de vaccins permettront de diversifier le lieu de vaccination », de faire appel à l’ensemble des infirmiers et aux pharmaciens.

  • Transparence des informations

À cette campagne de vaccination s’ajoute également la nécessité de fournir des informations claires et transparentes aux professionnels de santé. « Les professionnels de santé joueront un rôle central dans l'orientation, l’information, la vaccination et le suivi des personnes. Leur conviction quant à l’intérêt de la vaccination et leur mobilisation seront cruciales pour permettre la réussite de la campagne de vaccination contre la Covid-19. À ce titre, une information claire, précise et mise à jour dès que nécessaire devra leur être délivrée », souligne la HAS. Une recommandation qui implique de rendre publique les données scientifiques disponibles au sujet « des conditions de fabrication », de « l’efficacité » et de la « sécurité des vaccins » de chaque vaccin. Cela, « avant mais aussi après leur mise sur le marché. » Une démarche plus que pertinente quand on sait que, selon une étude interne de la FEHAP relayée par les Échos, seuls 19 % des soignants travaillant en EHPAD souhaitent se faire vacciner. 
 

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