#URPSbyWUD : Hasta la vista, baby !

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Bilan d’un mois de questionnements sur le syndicalisme

#URPSbyWUD : Hasta la vista, baby !

La rédaction s’est mobilisée pour traiter les élections aux URPS à sa manière : avec le regard des jeunes médecins. Maintenant que les résultats sont connus, il est temps de faire les comptes. Qu’avons-nous appris en un mois d’entretiens avec de jeunes syndicalistes et avec leurs aînés ?

Les lecteurs de What’s Up Doc avaient pourtant été clairs : ils sont une grande majorité à n’avoir pas grand-chose à faire des élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS). Qu’à cela ne tienne ! N’écoutant que son courage, la rédaction a insisté : ce désintérêt est forcément le symptôme de quelque chose d’important.

Depuis un mois, nous interrogeons donc les jeunes syndicalistes qui se sont engagés dans cette campagne, mais aussi leurs aînés. L’objectif : comprendre ce qui les motive et, en creux, ce qui démotive les autres. Maintenant que le verdict est tombé, l’heure du bilan a sonné. Qu’avons-nous appris au cours de l’opération #URPSbyWUD ?

Premier enseignement : le désintérêt des jeunes médecins pour l’engagement collectif est bien réel. Une fois que les études de médecine et l’internat sont passés, l’individu prend le pas sur le groupe. Gestion de carrière, installation, construction d’une famille… pas de temps pour le syndicalisme !

Le résultat est mécanique : les syndicats et les autres instances représentatives sont dominés par des médecins aux tempes grisonnantes. Il serait malvenu de reprocher à ces praticiens respectables de mettre en avant leurs préoccupations plutôt que celles de leurs jeunes confrères. Très naturellement donc, les sujets qui dominent dans le syndicalisme sont ceux des retraites des libéraux, des modes de remboursement… et non ceux de l’aide à l’installation ou de la conciliation entre vie pro et vie perso.

Pas de plafond de verre

C’est donc un cercle vicieux : les jeunes médecins se désintéressent de syndicats qui ne relaient pas leurs préoccupations, et pour cause... Ce phénomène est d’ailleurs loin de ne concerner que les médecins, et trouve un écho dans l’ensemble du monde professionnel, voire du monde politique.

Pour autant, il n’y a pas de barrière à l’entrée des jeunes dans le syndicalisme. Bien au contraire, la porte leur est grande ouverte. « Les clés sont pour vous, prenez-les ! », lançait Claude Leicher à nos lecteurs. Les jeunes candidats que nous avons interrogés n’ont pas non plus rencontré de barrière particulière pour se présenter. Tout au plus, existe-t-il, comme le reconnaissait l’un d’entre eux, certaines « chasses gardées » ou, comme l’insinuait un autre, quelques positions confortables et difficiles à quitter.

Pas de plafond de verre, donc : les jeunes médecins sont victimes de leur propre individualisme. Et ils courent un risque : la profession vieillissant, nombre de syndicalistes vont partir à la retraite dans les prochaines années. Les pouvoirs publics trouveront-ils à qui parler une fois que ces interlocuteurs expérimentés s’adonneront à la pêche à la ligne plutôt qu’à la pêche aux voix ? Réponse au prochain épisode, dans 5 ans…

« I’ll be back », comme dirait Schwarzy.

Source:

Adriien Renaud

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