#URPSbyWUD : Dernière lueur d’espoir avant les résultats des élections

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Rencontre avec Julien Cabaton, jeune candidat aux URPS

#URPSbyWUD : Dernière lueur d’espoir avant les résultats des élections

Les résultats des élections aux URPS vont tomber à partir de demain. Avant que les syndicats ne s’emparent du sujet, un candidat nous parle de son expérience, et nous livre un message digne de Stéphane Hessel : engagez-vous !

« L’engagement syndical, c’est quelque chose que j’ai toujours fait ». Jeune anesthésiste-réanimateur travaillant depuis 2 ans en clinique à Lyon, Julien Cabaton a fait ses armes dans les syndicats d’internes et de chefs de clinique. Lorsqu’il s’est installé, il a failli arrêter le syndicalisme. « Mais j’ai gardé le virus, et 6 mois après mon installation, je me suis inscrit dans un syndicat de libéraux ».

Résultat : le voilà 2e sur la liste du Syndicat des médecins libéraux (SML) pour le collège 2 des URPS (celui des plateaux techniques lourds) en Auvergne-Rhône-Alpes. Alors que les résultats des élections aux URPS vont tomber demain, son message n’a rien de partisan : c’est celui de l’engagement.

« Ce qui m’a désolé quand j’étais au syndicat des chefs de clinique notamment, c’est que quand il n’y a personne pour aller aux réunions, les décisions se font sans les médecins », se souvient-il. « Je n‘ai pas envie que des gens qui ne savent pas ce qu’est notre métier décident à ma place ».

Et Julien n’est pas tendre avec les administratifs, qu’ils travaillent dans les Agences régionales de santé (ARS), au Ministère de la santé ou à la Sécurité sociale : « On devrait leur faire faire des stages, pour qu’ils voient comment on travaille. Un élève ingénieur fait un stage en usine. Un fonctionnaire d’ARS devrait faire un stage dans un cabinet de généraliste dans la Creuse ».

Le syndicalisme : une couche supplémentaire de travail non-médical

Alors, si le syndicalisme est si important, pourquoi observe-t-on un tel désengagement de la part des médecins ? « Notre métier, à la base, c’est de s’occuper des gens », explique Julien. « Nous vivons très mal toutes les tâches administratives, qu’il s’agisse de la comptabilité ou des comptes rendus. Faire du syndicalisme, pour beaucoup, c’est une couche supplémentaire, une surcharge de choses qui ne sont pas de la médecine ».

Julien ne pense pas que les jeunes sont davantage touchés par cette désaffection envers l’engagement syndical. Elle touche d’après lui tous les médecins : « C’est un phénomène général, pas forcément un phénomène générationnel ». Mais il remarque tout de même que les syndicats traditionnels sont plutôt dominés par des praticiens aux tempes grises.

Une seule solution : l’engagement

« C’est même l’une des raisons pour lesquelles je me suis engagé », se souvient-il. « J’ai constaté que les syndicats d’installés étaient très préoccupés par des questions comme celles des retraites et des fins de carrière, mais pas par celles qui concernent les jeunes médecins ».

Il y a par exemple un sujet qui tient au cœur de Julien, et qu’il trouve insuffisamment développé par les syndicats : le parcours du combattant que représente l’installation en libéral. Entre les documents exigés par la Sécurité sociale, l’Ordre, ou l’ARS, le processus peut prendre de 4 à 6 mois, ce qui décourage l’installation. « Si on veut que les jeunes s’installent, c’est un sujet que les syndicats doivent mettre en avant. Or, les plus anciens s’en rendent pas compte, ils ont un cabinet qui tourne depuis 30 ans, ils ont oublié comment ça s’est passé pour eux ».

La conclusion est logique : « On ne peut pas dire qu’on en marre, que les syndicats n’écoutent pas les jeunes, et ne pas y aller ».

Source:

Adrien Renaud

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