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La campagne de communication du gouvernement autour d’un dépistage massif, qui a consisté à annoncer la réalisation d’un million de tests par semaine « s’est faite au détriment du bon sens civique et porte préjudice à certains patients symptomatiques arrivant aux urgences, à ceux nécessitant une organisation urgente des soins pour une autre pathologie », estiment dans un communiqué du 16 septembre Action Praticiens Hôpital et Jeunes Médecins
En dehors de l’accueil des malades symptomatiques, les centres de prélèvements des laboratoires des hôpitaux et de ville ont été mobilisés pour faire des dépistages pour d’autres motifs. Si bien que les biologistes médicaux et l’ensemble du personnel des laboratoires de biologie médicale « ont très vite été submergés par les demandes », observent les deux syndicats qui ajoutent :« Sans ressources humaines supplémentaires, les délais de rendu de résultats se sont à nouveau allongés bien au-delà des 24h préconisées. Les capacités de prélèvement sont dépassées, les réserves de réactifs et de matériel de prélèvement s’épuisent et les équipements restent à nouveau bloqués aux frontières ou ailleurs. »
Revenir à une prescription médicale raisonnée
À l’approche d’une éventuelle deuxième vague, Action Praticiens Hôpital et Jeunes Médecins demandent donc de « revenir à une prescription médicale raisonnée des tests » dont le seul reconnu actuellement est la RT-PCR sur prélèvement naso-pharyngé. Selon eux, « les mesures annoncées la semaine dernière par le Premier ministre apparaissent insuffisantes pour faire face à la demande massive de tests PCR et surtout ne sont pas médicalement justifiées ».
Quant au médecin Sabrina Ali Benali, elle a réagi de la manière suivante à l’annonce de la réalisation d’un million de tests par semaine : « Ravis de faire 1M de tests/ semaine sauf qu’avec des labos saturés et des résultats dans 10 jours ça n’a aucun intérêt puisque le patient est contagieux ++ les 7 1ers jours. »
Ravis de faire 1M de tests/ semaine sauf qu’avec des labos saturés et des résultats dans 10 jours ça n’a aucun intérêt puisque le patient est contagieux ++ les 7 1ers jours.
C’est ballot.
Sur le terrain, on est dans la merde. Voilà la réalité. https://t.co/7VWTf4YNr0— Sabrina AliBenali (@DrSabrinaaurora) September 16, 2020
Enfin, le Ségur de la santé avait annoncé une simplification de l’accréditation des laboratoires de biologie médicale. Action Praticiens Hôpital et Jeunes Médecins réclament donc « l’arrêt immédiat de tous les processus d’accréditation en cours. Ces procédures sont incompatibles avec l’urgence sanitaire et la charge actuelle de travail des biologistes. »