Super-quizz de l’exercice médical

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De faux-semblants en a priori, l’exercice médical du privé comme du public est souvent fantasmé. Il est temps de démêler est le vrai du faux…

Super-quizz de l’exercice médical

VRAI OU FAUX ?

Affirmation n°1
« On gagne toujours moins dans le public que dans le privé. »

Affirmation n°2
« La retraite est plus avantageuse dans le public ? » vrai

Affirmation n°3
« En libéral, il faut toujours acheter une patientèle. »

Affirmation n°4
« Libéral et grossesse, des mots incompatibles ? »

Affirmation n°5
« Travailler plus pour gagner plus s’applique uniquement au libéral. »

Affirmation n°6
« Salarié dans le privé, ça existe ? »

Affirmation n°7
« Il faut un capital perso pour s’installer ? »

Affirmation n°8
« Le risque financier est le même dans le public et le privé »

 

REPONSES :

Affirmation n°1 : « On gagne toujours moins dans le public que dans le privé. »

FAUX !

Tout dépend de sa spé et du moment de sa carrière retenu pour comparer. Certes, le salaire de base brut d’un PH varie de 50 000 €/an (1er échelon) à 89 000 €/an (dernier échelon). Mais il peut être largement bonifié avec les gardes, astreintes (Lire « Bon Plan #3 pour le public : Gardes et astreintes, le juste prix ! »), primes (Lire « Bon Plan #4 pour le public : Chasseur de primes ! ») ou autres négos (Lire « L’embauche dans le public : La négo à l’instant zéro » et « Bon Plan #1 pour le public : Penser au temps additionnel »).

C’est certain, quand on débute, c’est pas Byzance ! Mais en fin de carrière, c’est plutôt confortable, même en levant le pied… Et puis ramené au tarif horaire, avec les 40 à 50 heures/ semaine, les 5 semaines de congés payés, les 2 semaines de RTT, l’absence de charges à honorer et la retraite jusqu’ici très bien rémunérée… la différence n’est pas énorme.

À chacun de compter en fonction de sa spé !

Affirmation n°2 : « La retraite est plus avantageuse dans le public ? »

VRAI !

À revenu égal, un médecin ayant exercé dans le public aura une retraite nettement supérieure à celle du médecin libéral.

On ne le dira jamais assez, dans le privé, il faut anticiper ! Capitalisation, souscription à des complémentaires… bref, il faut faire le nécessaire pour éviter une retraite de misère.

Mais forcément, tout ça coûte encore des sous… Autant d’éléments qui n’apparaissent pas sur les grilles de salaires, mais qui, à l’échelle d’une vie, rééquilibrent (peut-être) la balance financière en faveur du public.

Affirmation n°3 : « En libéral, il faut toujours acheter une patientèle. »

FAUX !

Encore une fois, tout dépend de sa spé et de sa ville d’exercice. Ce n’est évidemment pas la même situation qu'être gynéco dans la Meuse ou plasticien à Paris.

Tout est en fait question d’équilibre entre les charges et les honoraires, bien sûr… (Lire « Les revenus en libéral De l’honoraire à la rémunération »).

Là où les charges sont les plus chères, les honoraires les plus généreux, le rachat de patientèle ou le ticket d’entrée dans un cabinet d’associés peut être très élevé. Business is business !

Affirmation n°4 : « Libéral et grossesse, des mots incompatibles ? »

FAUX !

Heureusement d’ailleurs… On n'est plus au moyen âge !

Entre les contrats d’association pour se couvrir mutuellement dans les cabinets, les assurances et prévoyances, la possibilité de prendre un remplaçant durant ses congés mat’, et même des aides directes de grands groupes de cliniques privées, il n’existe plus de barrage pour celles qui choisissent le libéral.

Mais attention, pour une grossesse en libéral, il faut s’être bien préparée avant d’arrêter la pilule !

Affirmation n°5 : « Travailler plus pour gagner plus s’applique uniquement au libéral. »

FAUX !

Il existe deux méthodes pour valoriser un surcroît d’activité pour les praticiens qui parmi nous exercent dans le public : le temps additionnel et l’activité libérale (Lire « Bon Plan #1 pour le public : Penser au temps additionnel » et « Bon Plan #2 pour le public : Devenir libéral à l’hôpital ? »).

Les chemins de la rémunération proportionnelle à la productivité existent tout autant dans le public que dans le privé… même si cela n'est pas dit dans le discours officiel.

Affirmation n°6 : « Salarié dans le privé, ça existe ? »

VRAI !

De nombreuses structures privées (cliniques, Ehpad, maisons de santé…) emploient des médecins sous forme salariée. C’est parfois même mieux rémunéré à temps de travail équivalent pour les spés à faible taux d’actes réalisés.

Yes you can !

Affirmation n°7 : « Il faut un capital perso pour s’installer ? »

FAUX !

On finira par le savoir, c’est la crise ! Mais bonne nouvelle : les banques nous prêtent encore assez facilement de l’argent.

Nous restons une profession « bancable » sur laquelle les prêteurs peuvent miser. En plus, la crise démographique fait fleurir autour de nous bon nombre de systèmes d’accompagnement à la primo-installation sans nous obliger à débourser. La crise n’est pas la même pour tous, soyons-en conscients !

Affirmation n°8 : « Le risque financier est le même dans le public et le privé »

FAUX !

Attention, l’exercice libéral est un exercice d’entrepreneur qui ne dit pas son nom. S’il est possible d’emprunter pour se réaliser, il est aussi possible de s’planter ! Les pièges sont nombreux et doivent être évités. Un taux d’activité qui dégringole, des patients qui boudent le cabinet, une erreur d’appréciation de revenu, un comptable foireux… Et les banquiers, les huissiers peuvent rappliquer, pas la peine de pleurer !

Évidemment, là, le public n’a pas son pareil : zéro risque d’endettement professionnel, zéro risque de se faire licencier pour raison économique…

Mais la prise de risque a un prix dans le privé, celui des rémunérations en moyenne plus élevées. À chacun d’en juger…

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