Ségur : quand l’Ordre s'en mêle

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À la veille de la clôture du Ségur de la Santé, l’Ordre des médecins vient de faire des propositions concrètes pour contribuer à améliorer le système de santé.

Ségur : quand l’Ordre s'en mêle

Il n’est jamais trop tard pour bien faire, dit le dicton. À la veille de la clôture du Ségur de la Santé, l’Ordre des médecins vient de faire part de quatre propositions concrètes pour contribuer à l’émergence d’un système de santé « véritablement équitable et novateur fondé sur les territoires et leurs besoins, sur une démocratie sanitaire renouvelée, et sur une plus grande coopération entre tous les acteurs », précise un communiqué daté du 2 juillet.
 
Première proposition : un nouveau pacte territorial de la santé. Selon l’Ordre, l’organisation des soins doit être pensée à partir des territoires, ce qui nécessite toute d’abord de « donner la compétence santé aux communautés de communes, en soutien du rôle central des professionnels de santé de proximité ». Mais aussi de « créer au sein des communautés de communes des Conseils territoriaux de santé, organisant et coordonnant les acteurs de santé locaux, quelle que soit leur configuration (MSP, CPTS, exercices regroupés, hôpital de proximité, etc.). » Et, bien sûr, de faire advenir une démocratie sanitaire de décision, notamment dans l’enceinte de l’hôpital.

Nouveau pacte entre l’hôpital, la ville et le secteur privé

Autre priorité du Cnom : construire un nouveau pacte entre l’hôpital, la ville et le secteur privé, mettre fin à leur « cloisonnement », leur « fonctionnement en silos », ce qui contribue à complexifier le parcours de soins des patients et « nuit gravement à la qualité, à la pertinence et au coût des soins ». Pour ce faire, l’Ordre propose notamment de renforcer l’ouverture des GHT (Groupement hospitalier de territoire) ou de « réinvestir massivement pour le repérage des troubles mentaux et les filières de soins psychiatriques adultes et infanto-juvéniles coordonnées ».
 
Pour décloisonner l’hôpital, la ville et le secteur privé, le Cnom propose également de faciliter la mixité des exercices entre l’hôpital et les secteurs libéral ou privé, d’assurer l’interopérabilité des systèmes d’information entre la ville et l’hôpital, de généraliser l’usage du DMP (Dossier médical partagé) ou de « recentrer les urgences sur leurs missions en réinventant l’accès direct dans les services ».

Créer un baromètre du temps médical

Le troisième pacte (ou troisième proposition) concerne spécifiquement les médecins. Le Cnom propose une série de mesures : créer un baromètre du temps médical pour « favoriser cette refondation de la relation ville-hôpital » ; créer un financement spécifique dédié à la qualité de vie des soignants ; harmoniser la couverture sociale des médecins pour faciliter des changements de mode d’exercice au cours d’une carrière ; « valoriser, tout au long de leur carrière, les acquis d’expérience et le développement professionnel continu des médecins par un mécanisme de recertification ».
 
Enfin, au-delà du Ségur, l’Ordre propose de renforcer la prévention médicale. En revalorisant la médecine scolaire et le rôle des médecins de PMI. Mais aussi en valorisant les missions de Santé publique assurées par les médecins, et en organisant leur mise en oeuvre dans des structures transversales ou d’exercice coordonné, en lien avec les médecins traitants.
 

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