Péché n°3 : La paresse

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n. f. Répugnance au travail, À l’effort ; goût pour l’oisiveté ; fainéantise.[1]

Péché n°3 : La paresse

Lorsque le Saint Graal de la nomination arrive enfin, C'est la délivrance !

Tant de travail mérite parfois un peu de relâchement… À tel point, pour certains, qu'il arrive qu'on finisse par oublier leur visage dans un service qui porte pourtant leur nom...

 

Passé maître dans l’art de l’affectation des tâches, certains patrons mériteraient la médaille d’or. Cours aux étudiants délégués aux internes, gestion clinique du service attribuée au PH le plus motivé, surveillance d’examens dévolue aux uns ou aux autres… tout y passe. L’essentiel étant de trouver LA personne référente qui saura toujours répondre au rendez-vous le moment venu.

En cause, la démultiplication des fonctions qui majore l’évitement par absence de don d'ubiquité, ou par paresse tout simplement. Hôpital, université, fac, labo, direction générale, collèges et sociétés savantes, congrès et colloques, bloc, consults, staff… La liste est longue et ne manque pas de charme. Pas besoin donc d’être prestidigitateur pour disparaître. La fonction favorise l’évanescence, il y a ceux qui l'assument et ceux qui se consument.

Si certains patrons semblent surhumains, tels des machines de guerre infatigables, transformant leur 5,5 jours hebdo réglementaires en 6 jours sur 7, à raison de 16 h par jour, d’autres brillent par leur omni-absence prétextant toujours une autre activité :

• ”Allô, labo d’anapath, j’écoute ?…

Ah non, le Pr D. est dans son service.”

• ”Allô, service d’uro, j’écoute ?… Ah non, désolé, le Pr D. est dans son labo…”

Quand la paresse s’efface, l’avidité fait face.

 

Dans un article du Monde paru le 28 mars 2012 (« Santé : enquête sur les mandarins cumulards[2] »), un journaliste fait le compte des élus politiques parmi nos patrons. Il détaille la situation de 5 professeurs et d’1 maître de conf’ :

-Bernard Debré (urologue, député et conseiller de Paris, UMP),

-Jacques Domergue (chirurgien digestif, député de l’Hérault, UMP),

-Olivier Jardé (chirurgien orthopédique, conseiller général, Nouveau Centre),

-Philippe Juvin (anesthésiste-réanimateur, député européen, maire de la Garenne-Colombes, UMP),

-Arnaud Robinet (biologiste, député et conseiller général de la Marne, UMP, MC)

-et Jean-Louis Touraine (néphrologue, député du Rhône, PS).

L’article nous apprend que parmi eux, seuls messieurs Debré et Juvin avaient choisi de maintenir leur rémunération hospitalo-universitaire complète pour un exercice à temps plein. À temps plein… Ah ?

Mais alors 1 + 1 ne serait-il pas égal à 2 ?

 

Le compte est bon !

Source:

1. Le Grand Larousse Illustré 2014 © Larousse 2013
2. www.lemonde.fr/sante/article/2012/03/28/sante-enquete-sur-lesmandarins-
cumulards_1676789_1651302.htm

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