Partie 3 : En exercant

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Prototypes acquis au cours de sa formation initiale, cas médiatisés ou souvenirs marquants de l’exercice, il existe différents moyens de prendre conscience des stéréotypes formés inconsciemment qui influencent notre pratique, dans le but de les combattre. Petit tour d’horizon des solutions identifiées... Épisode 3 : l'exercice.

Partie 3 : En exercant

Les groupes Balint : pour débloquer les relations médecin-patient compliquées

Les groupes Balint réunissent des médecins, mais aussi des internes ou d’autres soignants, autour de récits cliniques les ayant mis en difficulté. Les participants ont la possibilité de repérer et d’exprimer leurs émotions et ressentis sans craindre de jugement. Un des intervenants relate par exemple l’histoire d’un patient venant pour une prolongation d’arrêt de travail, qu’il juge abusive avec un a priori de fainéantise. Les autres participants posent des questions sur la vie du patient, auxquelles le médecin ne peut pas toujours répondre, ou émettent des idées sur les raisons de son incapacité ressentie à reprendre son activité professionnelle.

« Le travail va conduire à mieux comprendre et écouter le patient dans ses représentations, que ce soit sa maladie, ses symptômes, ou ses relations aux autres et à la vie », explique Françoise Auger, ancienne présidente de la société médicale Balint. « L’écoute des confrères, de leur curiosité, de leur fantaisie, relance l’intérêt du praticien rapporteur du cas pour son patient. »

La contribution de l’informatique à la qualité des soins

Pour Michel Laurence, chef du service des bonnes pratiques professionnelles à la HAS, une formation médicale continue adaptée est nécessaire pour contrer les a priori et les stéréotypies. La HAS a notamment pour mission de fournir aux médecins des outils d’aide et des recommandations de bonnes pratiques, basées sur les données les plus récentes de la science ou des consensus entre professionnels.

« Le problème est dans l’appropriation de ces aides, car si le médecin ne fait pas l’effort de remettre en question sa pratique, il ne fera pas la démarche de les utiliser », explique Michel Laurence. Une piste pour y remédier réside peut-être dans les systèmes d’aide à la décision médicale*, qui améliorent la qualité des soins lorsqu’ils sont intégrés aux logiciels métiers déjà utilisés par les professionnels.

Le code de déontologie, un rappel à (de) l’Ordre

L’article 7 du code de déontologie médicale établit que « le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou leur non-appartenance à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu'il peut éprouver à leur égard. »

Il n’existe pas d’article ni de commentaire à proprement parler sur les a priori ou préjugés du praticien vis-à-vis de ses patients, remarque le Dr Jean-Marie Faroudja, président de la section éthique et déontologie du Conseil national de l’Ordre, qui va d’ailleurs soumettre une proposition de publication sur cette thématique au CNOM.

Moralité : formation et échanges entre professionnels et avec les patients semblent les clés pour ne pas se laisser déborder par les préjugés. À chacun de trouver sa formule !

*Systèmes d’aide à la décision médicale : applications informatiques dont le but est de fournir aux cliniciens en temps et lieux utiles les informations décrivant la situation clinique d’un patient ainsi que les connaissances appropriées à cette situation.

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