Le serment du médecin génération Y : d’abord, s’épanouir

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Le début de carrière idéal pour nos lecteurs

Le serment du médecin génération Y : d’abord, s’épanouir

D’après les résultats de notre sondage « Génération Y Médicale », les jeunes médecins, loin d’être obsédés par l’argent ou le travail, privilégient la qualité de vie dans leur choix de carrière.

 

Qu’est-ce qu’un début de carrière idéal ? C’est une des questions que nous avions posées à nos lecteurs dans notre sondage en ligne*, dans le cadre de la sortie de notre numéro consacré à la génération Y. Conclusion : pas question de plonger tête baissée dans un job en demi-teinte ! Dans deux tiers des cas, les répondants déclarent privilégier un travail qui leur plaise. Pour une bonne part (30 %), ils n’ont même rien de plus pressé… qu’attendre.

Des résultats qui viennent à l’appui d’un constat plus général : la génération Y n’a pas le même rapport au travail que ses aînés. Plus désabusée, ou simplement plus lucide que la génération précédente, elle souhaite se donner les moyens de concilier travail et vie personnelle. C’est ainsi que seuls 5 % de répondants – des PU-PH infiltrés ? – ont pour projet de « travailler un max ».

Le travail, c’est la santé (ne rien faire, c’est la conserver)

Du célèbre « d’abord, ne pas nuire » du serment d’Hippocrate, le médecin génération Y aurait donc glissé vers le « d’abord, s’épanouir ». « La jeune génération voudrait bien ne pas travailler tous les jours de la semaine et garder du temps pour la famille », confirme Julien Lenglet, président du syndicat des chefs de clinique et assistants (ISNCCA).

Même constat du côté des internes en médecine générale. « Les jeunes souhaitent travailler 43 heures en moyenne, afin de se laisser du temps pour la formation, la famille, les loisirs », explique Yves-Marie Vincent, président de l’Isnar-IMG. D’où un attrait croissant pour l’exercice en groupe, qui « répond à un impératif de travail plus serein, avec plus de temps libre ».

Cherchez la femme

Prendre une demi-journée au besoin, travailler quatre jours par semaine, se décharger des tâches administratives : si les baby-boomers souhaitaient disposer de leur corps, la génération Y souhaite quant à elle disposer de son temps. Une évolution des mentalités qui est, pour beaucoup, à rapprocher de la féminisation de la profession.

« Il y a un rapport direct et statistiquement prouvé », estime Julien Lenglet, citant une vaste enquête menée par le syndicat des internes parisiens (SIHP) auprès de 1600 jeunes médecins franciliens. D’après les résultats, si les trois quarts des hommes envisagent encore de travailler plus de 50 heures par semaine, la majorité (55 %) des femmes s’y refuse.

Argent, trop cher, la vie n’a pas de prix

Pas workaholics pour deux sous, les lecteurs de WUD évitent aussi le travers de la vénalité. D’après notre sondage, ils sont ainsi seulement 15 % à se déclarer en lice pour une course à la rémunération. Un constat corroboré du côté de l’ISNCCA, où l’on assume même vouloir « travailler moins pour gagner moins (et vivre mieux) ».

Plus de temps, moins d’argent, une meilleure qualité de vie : le médecin génération Y aurait-il tiré la leçon du rythme parfois effréné de ses aînés ? « La relève aspire à une vie professionnelle intéressante mais d’abord et avant tout à une vie personnelle harmonieuse », conclut Julien Lenglet. C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

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Extrait de notre sondage « Génération Y Médicale ».

Pour vous le début de carrière idéal, c'est (plusieurs réponses au choix) :

-        Chercher d'abord ce qui vous plait le plus             67 %

-        Avoir assez de temps pour vous                            44 %

-        Prendre le temps, ne pas s'engager trop vite        30 %

-        Trouver ce qui rémunère le mieux                               15 %

-        Trouver un poste ou une installation fixe au plus vite    15 %

-        Travailler un max                                                        5 %

Sondage en ligne auprès de nos lecteurs, 323 répondants, moyenne d’âge de 30 ans, hommes et femmes à parité.

Source:

Yvan Pandelé

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