Les ECNi c’est la modernité, le triomphe du tout-numérique. Mais c’est surtout succès presque inattendu. Parce que oui, les ECNi ont fait peur… Très peur ! Surtout après les nombreux dysfonctionnements rencontrés lors du premier test national réalisé fin décembre 2015. Mais six mois plus tard, lors des vraies épreuves, aucun incident. Désormais, les ECN se dérouleront donc sur tablette, y compris l’inscription et l’affectation. La correction des épreuves, devenue automatique, permet d’obtenir un classement immédiat. Autre changement : finies les épreuves dans sept centres interrégionaux. Dorénavant, elles auront lieu dans la faculté ou le centre d’examen de son université. L’objectif des ECNi ? Obtenir un classement plus précis et donc plus discriminant. Mais avant cette i-révolution, c’était comment ?
Vingt-quatre places au premier concours d’internat !
Avant l’instauration des ECN en 2004, il y avait le concours de l’internat. Créé en 1801, celui-ci est né d’un désir républicain d’écarter tout favoritisme. Il opère une séparation entre les étudiants (externes d'un côté, internes de l'autre). Le temps de l’internat est alors limité à quatre ans. C'est un concours très sélectif : le nombre de places lors de la première édition est de... 24. Ce chiffre passe à 60 au XIXe siècle et à 80 au début du XXe, pour un millier d’inscrits tout de même. Le concours n’est alors accessible qu’aux externes des hospices, recrutés eux aussi sur… concours.
Par la suite, l'internat ne cessera d’être remanié. Par exemple, jusqu’en 1968, le concours de l’internat comprend des épreuves orales : deux questions de cinq minutes. Mais las de ce qu’ils considèrent comme une sélection supplémentaire, les étudiants manifestent en 1982 pour la suppression du concours de l’internat. Celui-ci résiste mais devient un concours universitaire national, seule voie d’accès aux spécialités (RIP les CES). La suite de l’histoire, on la connaît. En 2005, le mythique concours de l’internat laisse place aux ECN. Depuis, il y a autant de postes d’internes que de candidats. L'enjeu reste du rang de classement pour obtenir son choix rêvé.
Quel futur pour les ECNi ?
Si l'on en croit Antoine Oudin, président de l'Anemf, le système est encore perfectible. « Les questions de l’examen restent trop centrées sur les connaissances et pas assez sur les compétences cliniques », regrette-t-il. « Les QCM sont beaucoup trop pointus et favorisent le bachotage. » Il reconnaît néanmoins que la nouvelle forme des ECNi offrent une myriade de possibilités. « Il serait intéressant d’inclure des sons et des vidéos dans les épreuves. Nous pourrions imaginer une question sur une échographie dynamique par exemple. » Nul doute qu’avec l'avènement des technologies numériques, l’évolution des ECN est loin d’être terminée…