« Défi de Janvier » : un mois sans alcool pour "casser les habitudes"

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Inspiré du Dry January britannique, le « Défi de Janvier », qui est soutenu par près d’une trentaine d’associations et acteurs intervenant dans le champ des addictions et de la santé, propose de faire une pause dans sa consommation d’alcool et de constater les bénéfices pour son organisme.

« Défi de Janvier » : un mois sans alcool pour "casser les habitudes"

Et si, pour bien démarrer la nouvelle année, vous faisiez le Dry January (janvier sans alcool), comme l’avait fait en 2019 François Bourdillon, l’ex-directeur général de l’agence Santé publique France (voir ici sa Consult’) ?
 
Importé du Royaume-Uni, où l’association Alcool Change UK a lancé en 2013 la campagne Dry January, la campagne a été nommée en France « Défi de Janvier » malgré le renoncement inattendu du gouvernement. L’opération est soutenue par près d’une trentaine d’associations et acteurs intervenant dans le champ des addictions et de la santé.

À l’image de l'ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) qui explique dans un communiqué daté du 2 janvier que les bienfaits d’une pause dans la consommation d’alcool sont multiples : amélioration de la qualité du sommeil, perte de poids, économies, etc.
 
Par ailleurs, les études montrent des bénéfices sur le long terme d’une pause dans sa consommation d’alcool, « parce qu’il suffit de quelques semaines pour casser une habitude », précise l'ANPAA. En effet, « 72% des personnes qui participent à l’expérience réduisent leur consommation habituelle pendant l’année (1) ».
 
Pour la Fédération française d'addictologie (FFA), relever le « Défi de Janvier » permet de « s'évaluer pendant 1 mois » et de prendre du recul. Autres avantages : la « prise de conscience d'une consommation qui peut être excessive », mais aussi « l'occasion de se dire qu'on va essayer, et si on n'y arrive pas, demander de l'aide ».

L’association considère également que la campagne s’inscrit dans une « dynamique positive et non culpabilisante » car chacun est « libre de faire une pause, d’une durée d’un mois ou moins, en fonction de ses capacités et de son envie. Si la première tentative n’est pas concluante, il est possible de réitérer l’expérience à n’importe quel moment de l’année... ».
 
Quant au Dr Amine Benyamina, psychiatre addictologue et président de la FFA, il a rappelé sur RTL que ce mois sans alcool n’a pas vocation à faire arrêter les personnes définitivement, mais à en constater les bénéfices. « Certains ont perdu du poids, d'autres dormaient mieux ou se sont sentis plus en forme ». Et d’ajouter que « la majorité ont repris leur consommation mais pas au niveau qui était le leur avant de faire ce mois sans alcool ».
 
Une vision aux antipodes d’une tribune parue le 9 décembre dernier dans Le Figaro. De grands cuisiniers, des sportifs et des artistes s’étaient posés en défenseurs du goût et de la tradition et s’attaquaient au« Défi De Janvier ». Or, le mythe du « Français bon vivant » sous-jacent à leurs propos permet de justifier et d’entretenir l’idée des consommations d’alcool excessives, problématiques voire dépendantes », estime l'ANPAA.
 
1 : Selon une étude menée par l’Université du Sussex : http://www.sussex.ac.uk/broadcast/read/47131
 

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