Conjuguer la génération Y au futur

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Dans le contexte actuel de manque de moyens publics, de « désertification médicale » et de concurrence aux postes universitaires par l’augmentation du nombre d’étudiants, l’avenir de notre pratique n’apparaît pas réjouissante.

Conjuguer la génération Y au futur

Cette sinistrose ressort – mais pas forcément pour les raisons citées plus haut –, dans les résultats de la grande consultation de l’Ordre des Médecins réalisée en fin d’année 2015. 55 % des médecins ayant participé à l’enquête sont inquiets pour leur avenir professionnel et 74 % sont pessimistes concernant l’avenir de la profession. Sympa... Notre futur est-il si sombre?

Une chose est sûre : notre pratique sera différente de celle d’aujourd’hui. Son évolution prend en ce moment de plein fouet, bon gré mal gré, le virage numérique qui touche toutes notre société. Le web est devenu tellement important qu’un incident de réseau est une source d’angoisse. Dans notre pratique professionnelle d’aujourd’hui, les témoignages recueillis par la rédaction montrent que les jeunes trentenaires considèrent qu'il est « difficile d’exercer sans surfer online ». Internet permet un accès facile et rapide aux infos médicales qui évoluent elles-mêmes de plus en plus vite. Depuis quelques années, peu de médecins ont dû rouvrir leurs livres de préparation aux ECN...

Et nombreux sont ceux qui recherchent tous les jours ou presque une info sur Google (c’est quoi déjà cette réaction d’Herxheimer ?), qui consultent une appli pour une poso médicamenteuse, ou qui chattent sur un forum médical fermé. La numérisation de la profession va irrémédiablement changer sa manière de l’exercer. 

« Difficile d’exercer sans surfer online »

Autre tendance : l’uberisation de la société. À l’avenir, on peut évidemment penser que médecin et patient interagiront beaucoup plus au travers des NTIC. D’autant que la génération Y, qui a vu l’émergence des réseaux sociaux, a cette capacité quasi naturelle à s’exprimer y compris par voie dématérialisée. Cela ne se limite pas à cette génération mais elle en est la représentante.

Néanmoins est-ce que, comme c’est le cas pour les taxis face aux VTC, le médecin verra une concurrence émerger ? Guy Vallancien, urologue et baby-boomer, le suggère dans son dernier ouvrage : La médecine sans médecin ? Le Numérique au service du malade.

L’arme pourrait se retourner contre nous et le médecin serait ainsi confronté à la concurrence de l’intelligence artificielle. Et côté patients, l’être humain malade existera-t-il toujours ? Le mouvement transhumaniste, cher à Laurent Alexandre, autre urologue et célèbre fondateur de Doctissimo, voit une éternité possible pour l’homme. Ce fantasme de l’immortalité est pris au sérieux notamment par Google. Son projet Calico, connu depuis 2013, prévoit de lutter contre le vieillissement et ses maladies associées.

Ces tendances instillent une forme d’instabilité dans notre métier qui pourra faire écho à la capacité d’adaptation au présent de la génération Y. Que ce soit au niveau des connaissances (partage de l’information...), de l’emploi (concurrence, temps libre...) et des transformations humaines. 

To be continued..

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