Camille Spire, ou celle qui voulait donner un nouvel élan à la lutte contre le SIDA

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Lutter contre les discriminations. C’est l’objectif de vie que s’est fixé Camille Spire. Le mois dernier, elle était élue à la tête de la première association de lutte contre le SIDA et les hépatites virales, AIDES.

Camille Spire, ou celle qui voulait donner un nouvel élan à la lutte contre le SIDA

Elle est la première femme à devenir présidente d’Aides. Le 17 juillet, Camille Spire, 35 ans, a succédé à Aurélien Beaucamp à la tête de la première association de lutte contre le SIDA et les hépatites virales. « Bien sûr que cela a une saveur particulière. C’est reconnaître la mobilisation des femmes dans la lutte contre le VIH », confie-t-elle.

Son combat n’a d’ailleurs rien de nouveau. C’est en 2007 que cette militante rejoint les rangs de l'association. « À l’époque, j’avais 21 ans et je souhaitais m’engager dans l’associatif car j’ai toujours été intéressée par le combat politique », confie celle qui a fait ses classes en tant que volontaire à Bobigny. « J’ai toujours voulu être utile. Quand j’étais petite, je voulais devenir éboueuse ». Finalement, c’est un premier mandat de présidente du Territoire d’action Nord-Est Ile-de-France qu’elle décrochera en 2011 avant de devenir référente Réduction des Risques Consommateurs de Produits Psychoactifs et Prison et référente Numérique. « À Aides, j’ai tout de suite trouvé un espace où je pouvais vraiment changer les choses. Le SIDA a la particularité de concentrer toute sorte de discriminations », assure-t-elle.

À la tête de la première association européenne de lutte contre le SIDA, Camille Spire souhaite désormais apporter sa pierre à l’édifice. « Aujourd’hui, je pense qu’on peut aller plus loin ». Dans son viseur notamment ? Remobiliser les personnes « qui sont parties à cause du Covid » ou encore « trouver de nouvelles formes de militances ». 

Ce dont j’ai particulièrement envie est de remettre au centre la parole des premières personnes concernées. En étant à l’écoute de leurs besoins, on pourra leur proposer des réponses toujours au plus près de la réalité

, assure la trentenaire. Tout cela, sans oublier sa lutte contre « les politiques publiques stigmatisantes ». «  Combattre les discriminations, c’est vraiment cette idée d’atteindre le bien-être des personnes touchées par le VIH et participer à la transformation globale de la société », livre-t-elle.

Un programme chargé qu’elle compte réaliser sans jamais perdre de vue le terrain. En parallèle de son mandat, elle poursuivra sa mission au Conseil Départemental de la Seine-Saint-Denis « Elle y occupe  aujourd’hui la fonction de cheffe du service de l'instruction pour l'accès aux droits  à la Maison départementale  des personnes handicapées (MDPH) », précise AIDES dans un communiqué de presse. Une double casquette qui lui permet d’élargir son champ de vision. « Mon boulot me permet de continuer à entretenir mon lien avec le monde médical », explique-t-elle.

Une expertise dont elle compte se servir pour venir à bout du VIH dès 2030. « Avec toutes les avancées, nous savons que c’est potentiellement faisable. Mais, à condition de sortir l’artillerie lourde », confie-t-elle, avant d'évoquer à la fois des « financements » et des « soutiens politiques ».

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