Stratégie de santé : Agnès Buzyn passe la deuxième

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Doucement mais sûrement

Stratégie de santé : Agnès Buzyn passe la deuxième

Depuis une semaine, la ministre de la Santé déroule son ambition pour les années à venir. Sa Stratégie Nationale de Santé (SNS) met l’accent sur trois enjeux : la prévention, l’accès aux soins et l’innovation. Tout cela servi par une communication très rodée...

Mercredi dernier lors du Conseil des ministres, Agnès Buzyn a décliné le premier étage de sa stratégie de santé pour le quinquennat : « La prévention et la promotion de la santé seront un axe central de la nouvelle stratégie nationale de santé élaborée d’ici la fin de l’année ». L’ex-présidente de la HAS a notamment annoncé une coopération entre son ministère et celui de l’Education nationale « autour de la médecine scolaire et de la formation à une alimentation et des modes de vies sains ».

L’heure du service après-vente

Pour assurer le service après-vente des mesures annoncées, Agnès Buzyn s'est rendue le lendemain chez Jean-Pierre Elkabbach sur le plateau de CNews. La locataire de l'avenue Duquesne y a détaillé les premières lignes de sa feuille de route, et réaffirmé sa volonté d’agir sur les facteurs de risque modifiables. Puis la ministre a tiré à boulet rouge sur ses ennemis de toujours : le tabac, l’alcool et la mal-bouffe. Pour la cigarette, elle a ainsi annoncé une hausse du paquet d’un euro par an, afin atteindre les 10 euros dans 3 ans. L’alcool et la mal-bouffe feront eux l’objet d’une campagne d’affichage dans la presse en partenariat avec l’Institut National du Cancer (INCa).

La ministre de la Santé s'est rendue ensuite à La Baule (Loire-Atlantique) pour clôturer les rencontres annuelles de la Conférence Nationale des Unions Régionales des Professionnels de Santé - Médecins Libéraux (URPS-ML). Agnès Buzy a revêtu pour l'évènement sa blouse de câlinothérapeute. L’occasion pour elle de décliner son « plan pour un égal accès aux soins dans les territoires », deuxième étape de sa SNS, dans laquelle les médecins ont « un rôle fondamental à jouer. » Son combat : le rapprochement des acteurs de la santé, car la mise en place de son plan « ne pourra se faire sans coopération avec les acteurs du monde hospitalier public et privé, qui font face aux mêmes défis, et qui ont besoin de soins de ville forts et organisés », a-t-elle expliqué devant les 200 participants.

« Il n’y aura pas de limite à l’expérimentation »

Dernière étape, les hospitaliers. Agnès Buzyn était présente mardi lors des Universités d’été de la Fédération Hospitalière de France (FHF). Elle a partagé son point de vue sur les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) qui ont été « une très bonne initiative », a-t-elle déclaré. La ministre de la Santé s'est exprimée aussi sur la fin progressive des dérogations pour les centres hospitaliers spécialisés (CHS), notamment les hôpitaux psychiatriques qui ont aujourd’hui une organisation territoriale propre.

Concernant le dernier palier de sa SNS, l’innovation, Agnès Buyzn a affirmé que le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2018 contiendrait « évidemment » des financements pour déployer la télémédecine. Pour ce qui est des organisations tarifaires, « il n’y aura pas de limite à l’expérimentation » a-t-elle déclaré devant les acteurs de l’Hôpital public. La Fédération des Médecins de France (FMF), qui propose à la ministre d’effacer la dette de l’hospitalisation publique, appréciera.

Source:

Thomas Moysan

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