Médecins, soyez pédagogues !

Article Article

Les patients ne vous comprennent pas toujours

Médecins, soyez pédagogues !

Une étude publiée dans British Dental Journal démontre que le vocabulaire des praticiens est souvent mal compris par leurs patients.

« La communication dans la relation médecin-patient est complexe pour diverses raisons », expliquent les auteurs de l’étude, quatre médecins issus du département de chirurgie orale et maxillo-faciale du King’s College Hospital de Londres (Royaume-Uni). Le vocabulaire des médecins est souvent mal compris par leurs patients, « ce qui entraîne des malentendus, de l'anxiété et une prise de décision mal éclairée. »

Ces chercheurs ont étudié la compréhension des patients à l’aide d’un « questionnaire en milieu ambulatoire. » Ils ont interrogé les patients en leur demandant de définir certains termes, comme « ulcère », « boursouflure », « cancer », « malin » ou « bénin ». Résultats ? Les mots « bénin » et « lésion » sont les moins compris. Le terme « tumeur » a été considéré à tort comme synonyme de « malignité » par plus d'un tiers des patients.

« Éduquer les patients sur leur état »

« “Bénin“ et “malin“ ne sont pas des mots assez précis. Les patients ou les proches veulent savoir si c’est grave ou non, confie au Figaro Santé le Dr Corinne Perdrix, médecin généraliste à Villeurbanne. Par exemple, au lieu de parler de tumeur bénigne, il faut dire clairement que ce n’est pas un cancer. »

« Un malade n’osera jamais dire à son médecin qu’il n’a pas compris (…). Il faut donc l’interroger sur ce qu’il a compris », ajoute le Dr Perdrix. Pour les auteurs de l’étude, il est essentiel que tous les praticiens modifient leur façon de parler au cours des consultations « afin d'éduquer les patients sur leur état, permettant ainsi une prise de décision éclairée par les patients. » Praticiens français, prenez-en de la graine !

Source:

Thomas Moysan

Les gros dossiers

+ De gros dossiers