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"Le fait d'avoir une maladie chronique durable aggrave le risque d'être exposé à une discrimination dans l'emploi", affirme dans un communiqué de la Défenseure des droits, Claire Hédon.
Les maladies chroniques au travail restent "une question encore largement inexplorée", selon le baromètre établi en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT).
Après celles liées à la nationalité, à l'origine ou à la couleur de la peau, les discriminations liées à l'état de santé et au handicap sont pourtant les plus fréquemment citées parmi les 3 000 personnes, dont 1 000 souffrant de maladie chronique, interrogées par Ipsos pour cette enquête.
Pas assez d'aménagements de poste
Ainsi une majorité (55%) de personnes malades déclarent avoir vécu une situation de harcèlement moral, contre 35% du reste de la population active.
D'autre part, les postes de travail ne sont souvent pas aménagés comme ils le devraient : ainsi "19% des salariés atteints d'une maladie chronique bénéficient d'un aménagement de leur poste" alors que 29% n'en bénéficient pas, mais en auraient besoin.
Enfin 40% des personnes malades dont les problèmes de santé sont connus de leur employeur et de leur supérieur "ne bénéficient du soutien et de la compréhension ni de l'un ni de l'autre", selon cette étude.
La part de la population active touchée par une maladie chronique était de 15% en 2019 mais devrait atteindre 25% dès 2025, selon l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact).
Cette rapide augmentation est due à la fois aux progrès thérapeutiques "qui ont pu contribuer à transformer certaines maladies, autrefois aigües et mortelles, en maladies chroniques", mais aussi aux "facteurs environnementaux", "inégalités socioéconomiques" ainsi qu'aux "conditions de travail".