L’homme de l’ombre d’Hillary Clinton a des idées sur la santé

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Et c'est déjà pas si mal

L’homme de l’ombre d’Hillary Clinton a des idées sur la santé

Le sénateur Tim Kaine, choisi comme colistier par Hillary Clinton en vue de la présidentielle américaine, possède un bilan en matière de santé. Le point sur les positions du possible futur vice-président des États-Unis.

 

Hillary Clinton a fait le choix de la prudence. En optant pour le terne sénateur de Virginie comme colistier, elle s’est entourée d’un partenaire de confiance, sécurisant du même coup un swing state du Sud, traditionnellement acquis aux Républicains. Mais Tim Kaine, qui se décrit lui-même comme un homme « ennuyeux », n’est pourtant pas dénué d’idées dans le domaine de la santé.

Kaine est d’abord un partisan affiché de l’Affordable Care Act, plus connu en français sous son surnom d’Obamacare. La réforme, emblématique du premier mandat d’Obama, visait à établir une assurance maladie universelle pour l’ensemble des Américains. Elle s’était transformée, sous la pression d’un Congrès majoritairement hostile, en un vaste système d’assurance privée obligatoire, subventionné sous condition de ressource.

Renforcer la couverture maladie

Défenseur de l’Obamacare en 2010, Kaine s’est souvent engagé depuis pour améliorer le système. Il souhaite en particulier réparer une faille majeure, dite du « family glitch » : lorsqu’un salarié souscrit à une assurance médicale auprès de son employeur, comme c’est la norme aux États-Unis, les autres membres de sa famille n’ont plus accès aux contrats d’assurance subventionnés au titre de l’Obamacare. Une injustice qui devrait être réparée si le ticket Clinton – Kaine parvient à la Maison Blanche.

En 2015, le sénateur avait également proposé une loi destinée à permettre au Medicare, le système d’assurance maladie des personnes âgées, de négocier un prix unique pour les médicaments au niveau fédéral. Si le projet aboutit, il devrait faire économiser des millions de dollars au système de santé américain, très mal armé lorsqu’il s’agit de peser face à l’industrie pharmaceutique.

Des initiatives locales

Mais c’est surtout par son engagement en faveur de la santé publique que le sénateur de Virginie s’est signalé. En 2009, rappelle le site de la NPR, Kaine avait voté en faveur d’une loi interdisant de fumer dans les bars et les restaurants, alors même que son état figure parmi les trois plus grands producteurs de tabac aux États-Unis. Deux plus tôt, il avait fait de la Virginie le premier état à rendre obligatoire la vaccination contre le papillomavirus pour les jeunes filles.

À la suite de la tuerie de Virginia Tech, qui avait vu un étudiant atteint de troubles psychiatriques causer la mort de 32 personnes, Kaine s’est aussi beaucoup investi dans l’amélioration du système psychiatrique local. Le colistier d’Hillary Clinton est enfin un promoteur de la télémédecine : lorsqu’il était encore gouverneur de Virginie, il avait participé à la création du centre de télémédecine de l’université de Virginie, rapporte le site américain Healthcare IT News.

Prudence est mère de sûreté

Bref, si le choix du sénateur de Virginie comme colistier participe surtout d’un choix tactique de la part de la candidate démocrate, il n’est pas sûr que la santé des Américains n’en bénéficie pas au passage. Reste que les positions de Kaine sont, à l’instar de l’homme, très mesurées. Rien à voir avec l'envergure d'un Trumpcare, qui vise ni plus ni moins jeter à bas tout l’édifice actuel pour « rendre sa grandeur à l’Amérique »... Mais c’est une autre histoire.

Source:

Johana Hallmann & Yvan Pandelé

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