Le VIH, rester mobilisés trente ans après

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Qu'en est-il des jeunes médecins ?

Le VIH, rester mobilisés trente ans après

Lundi 1er décembre, c’était la journée mondiale de la lutte contre le Sida. L’occasion de faire le point sur la prise en charge de la maladie et ses évolutions depuis 30 ans.

Pour répondre à ces questions, What’s up doc a contacté un spécialiste de la maladie, le docteur Michel Ohayon, fondateur et directeur médical du centre de santé sexuelle Le 190, à Paris.

Aujourd’hui, l’infection VIH est passé de maladie mortelle à maladie chronique. A la question : « comment garder mobilisés les jeunes médecins aujourd’hui ? », le Dr Ohayon répond : « Votre question est une question piège. D'abord, les jeunes médecins ont-ils jamais été mobilisés en tant que tels ? Je n'en suis pas du tout convaincu, et si cela a été effectivement le cas, c'était dans les années 80-90, et le fait de personnes le plus souvent elles-mêmes particulièrement concernées, soit qu'elles étaient atteintes, soit qu'elles étaient "exposées" (le plus souvent, il s'agissait de médecins gays) » Le problème est qu’aujourd’hui cette génération part à la retraite. Qu’en est-il de la relève ? « Voilà au moins 25 ans que tout le monde se plaint d'une absence de relève. Mais cela tient-il aux jeunes médecins, qui auraient dû organiser cette relève, ou à l'organisation du système de soins ? » La question est posée.

Concernant le changement de statut de la maladie, il nous dit : « Je récuse l'idée selon laquelle le glissement de l'infection VIH vers une maladie chronique serait démobilisant. Il me semble que la prise en charge des maladies chroniques est une chose que les médecins généralistes de tous âges sont habitués à faire, et je ne crois pas que celle du VIH soit plus compliquée que les autres (en tout cas moins que celle du diabète, à mon sens). »
Le principal problème résulterait plutôt de la rareté de la maladie : « il y a moins d'un séropositif par médecin en France ».

 

Source:

Cécile Lienhard

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