Animaux sensibles au SARS-CoV-2 : Une propagation épidémique qui inquiète

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Notre réponse vaccinale au COVID-19 en danger ? C’est la crainte formulée ensemble par l’Académie vétérinaire de France et l’Académie nationale de médecine concernant la propagation d’un virus mutant chez les visons. Une peur qui les pousse à formuler des recommandations.

Animaux sensibles au SARS-CoV-2 : Une propagation épidémique qui inquiète

Branle-bas de combat ! L’Académie vétérinaire de France et l’Académie nationale de médecine sont sur le qui-vive. Ce mercredi 24 novembre, elles ont publié un ensemble de recommandations pour éviter qu’une nouvelle vague épidémique ne nous vienne de nos amis les bêtes !

Et pour cause : le 22 novembre dernier, la France détectait pour la première fois la présence de Covid-19 dans un élevage de visons d’Eure-et-Loire. Très sensibles à cette pathologie, ces bêtes prisées pour leur fourrure ont développé un SARS-CoV-2 mutant, baptisé DFVI-spike. Une variation du Covid-19 qui serait en mesure de franchir la barrière des espèces. En conséquence, le ministère de l’Agriculture a « ordonné l’abattage de la totalité des 1000 animaux » de l’élevage. Un cas de figure auquel a régulièrement été confronté le Danemark, premier éleveur mondial, où douze personnes ont contracté le virus mutant avant que le cluster ne soit contenu.
 
Face à cette actualité brûlante, les Académies ont donc décidé de mettre en place un ensemble de recommandations pour faire face aux craintes générées par ce virus mutant. Si « le faible nombre de cas humains rapportés et les données scientifiques accessibles à ce jour ne permettent pas de considérer ce variant DFVI-spike comme une menace pour la santé publique », les Académies s’inquiètent, en effet, que cette mutation puisse « compromettre la protection vaccinale escomptée des vaccins actuellement en cours de développement ».
 
En conséquence, elles recommandent de mener des études supplémentaires permettant d’évaluer le risque encouru. « Si ces études révèlent que ce variant risque d’échapper à la réponse immunitaire développée contre le SARS-CoV-2 », elles encouragent alors à évaluer « les implications potentielles pour le diagnostic, le traitement et le développement de vaccins contre la Covid-19 ». Un travail qui doit être accompagné d’une surveillance de toute mutation potentielle du virus.
 
Un ensemble de recommandations qui ne s’appliquent d’ailleurs pas qu’à la seule espèce des visons.  « Pour éviter que se constituent des réservoirs animaux occultes de SARS-CoV-2 », précise le communiqué de presse. Chats, chiens, furets : la sensibilité de certaines espèces domestiques a, en effet, déjà été constatée au cours des derniers mois. Une liste à laquelle il faut ajouter des contaminations repérées en captivité parmi les animaux de la faune sauvage, comme les tigres, les lions ou encore les pumas !

Sans oublier que, comme de nombreuses pathologies, la Covid-19 elle-même est d’origine zoonotique. Si l’implication d’un pangolin n’a finalement pas été démontrée, celle d’une chauve-souris n’est désormais plus à prouver. 

Un ensemble de données qui pousse l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France à unir, une fois n’est pas coutume, leurs voix !
 

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