Un formateur... de formateurs!

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Francois Lecomte, puppet master de mannequins haute fidélité

Un formateur... de formateurs!

François Lecomte, médecin urgentiste, est tombé dans la marmite de la simulation il y a une dizaine d'années. La France étant alors aux balbutiements de cette technique, il est allé suivre des enseignements aux Etats-Unis et au Canada.

Il a participé à la création de deux diplômes universitaires (DU) basés sur la simulation (enseignement de la médecine à Paris 5 et gestion des urgences vitales à Paris 7) et est actuellement coordonnateur du diplôme de formateur à l'enseignement de la médecine sur simulateur, ou plus simplement formateur de formateurs.

Depuis quelques années, il organise des DU pour les médecins de pays étrangers francophones ou anglophones, et se déplace dans des centres en Algérie, en Tunisie, ou en Chine, où il existe un partenariat avec l'hôpital d'Amezhen à Beijin, développé à l'initiative du groupe Total. Mais il n'est pas possible de transposer à l'étranger ce qu'il enseigne en France. "Il faut s'adapter à la culture du public formé, car les rapports d'autorité au sein d'une équipe vont être très différents en Chine ou au Maroc, et il ne faut pas vexer les gens ou leur faire perdre la face !".

L'évaluation des formateurs, essentielle à l'efficacité de la simulation, car le briefing et le debriefing sont reconnus comme fondamentaux, doit se faire grâce à la grille DASH (Debriefing Assessment for Simulation in Healthcare). Elle analyse les stratégies et les techniques utilisées par les facilitateurs. Cette grille est adaptée à une évaluation par les étudiants, d'autres formateurs, ou des formateurs de formateurs, et à une auto-évaluation. "Elle est basée sur une revue de la littérature et sur des recommandations de bonnes pratiques de debriefing émanant d'un groupe d'experts". L'objectif est d'aboutir à une harmonisation des pratiques. 

François Lecomte met en garde contre un défaut de formation des facilitateurs : "la simulation a un côté bling bling au départ, avec la technologie des mannequins et des logiciels, mais si le personnel n'est pas correctement formé, l'intérêt retombe au bout de deux-trois ans".

Source:

Sarah Balfagon

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