Un cardiologue breton, accusé d'avoir violé et agressé sexuellement des patientes après leur avoir injecté un sédatif, jugé en appel

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Un ancien cardiologue de l'hôpital de Noyal-Pontivy (Morbihan) est jugé depuis mardi 2 avril en appel devant la cour d'assises de Loire-Atlantique pour le viol d'une patiente et des agressions sexuelles par personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions.

Un cardiologue breton, accusé d'avoir violé et agressé sexuellement des patientes après leur avoir injecté un sédatif, jugé en appel

© Midjourney x WUD

Daniel M'Bey, 63 ans, avait été condamné en première instance à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Morbihan, le 7 février 2023, ainsi qu'à une interdiction définitive d’exercer une profession médicale ou paramédicale.

Une patiente, âgée de 21 ans à l'époque, l'accuse de l'avoir violée lors d’une consultation en octobre 2018, dans le cabinet libéral qu'il avait ouvert quelques mois plus tôt en parallèle de ses activités à l’hôpital de Pontivy.

Le médecin lui aurait injecté un produit sédatif et hypnotique à effet rapide (midazolam). La victime avait ensuite eu un "trou noir" durant lequel Daniel M'Bey aurait eu un rapport sexuel avec elle. Des analyses scientifiques ont confirmé la présence d’un ADN masculin compatible avec celui du médecin sur les vêtements de la jeune femme et la présence de midazolam, en très faible quantité, dans son sang.

Une autre patiente, âgée de 24 ans au moment des faits, a ensuite dénoncé une agression sexuelle, survenue lors d’une consultation à l’hôpital de Pontivy en 2017, après une injection "pour fluidifier le sang" selon le médecin.

Une troisième patiente, qui avait également été sa secrétaire après les cours alors qu’elle était lycéenne, a enfin dénoncé une agression sexuelle dans son cabinet. Elle n'avait alors que 18 ans.

L'accusé nie les faits 

Plusieurs patientes interrogées par les enquêteurs ont par ailleurs rapporté des paroles inappropriées ou des attitudes de "gros vicelard" lors de consultations, lorsqu'il avait par exemple traité l'une d'elle de "miss monde" ou proposé à une autre une invitation au restaurant sur une ordonnance.

L’accusé, né au Congo et père de six enfants, réfute l'ensemble des faits qui lui sont reprochés et évoque une relation "consentie" avec la patiente l’accusant de viol. "J’attends de ce procès en appel un acquittement ou une réduction de peine", a-t-il déclaré à la cour, emmitouflé dans une polaire marron et s’exprimant très posément.

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Plusieurs de ses enfants sont cités comme témoins. "La description qui est faite de moi ne colle pas avec ma personnalité et je souhaite qu’ils apportent leur contribution", a expliqué le médecin, qui n’avait pas d’antécédent judiciaire avant sa condamnation.

Le procès est prévu pour durer toute la semaine, avec un verdict attendu le lundi 8 avril.

Avec AFP

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