Insultes, dégradations ou agressions : en Occitanie, 3/4 des médecins libéraux disent avoir vécu des situations violentes

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Un sondage publié la semaine dernière par l'Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) d'Occitanie révèle que 76% des médecins libéraux interrogés ont été victimes de situations violentes (verbales, physiques, vol ou dégradation) au cours des trois dernières années. Une situation préoccupante à l'heure où les incidents violents recensés par l'Ordre des Médecins sont en hausse dans l'ensemble du territoire. 

Insultes, dégradations ou agressions : en Occitanie, 3/4 des médecins libéraux disent avoir vécu des situations violentes

© Midjourney x What's up Doc

76,9 % des médecins ont été victimes de situations de violence sur ces trois dernières années, dont 30% plusieurs fois par an.

C'est ce que révèle cette enquête par sondage, menée en février par l’URS d’Occitanie auprès de 441 médecins libéraux de tout âge, dont 65% de femmes. 

La moitié exercent en cabinet de groupe (64%), en milieu urbain (54%) et avec des collaborateurs (secrétaires, assistants : 60%).

82% des médecins interrogés estiment que la situation s’est dégradée globalement au cours des cinq dernières années, dont 35% fortement.

Une banalisation des violences 

Parmi les violences recensées, la plupart sont des atteintes à la personnes (physique, verbale ou psychologique : 71%), et le reste sont des atteintes à leurs biens (vol, dégradation : 20%)

Si l'étude ne distingue pas la proportion de violences physiques par rapport aux pressions verbales et/ou psychologiques, une partie des interrogés décrivent des "pressions psychologiques et verbales", plutôt que "de véritables agressions".

Le secteur géographique ne semble pas avoir d'influence : 78% des médecins en milieu rural, contre 76% en milieu semi-rural et 74% en milieu urbain.

L’étude précise également que "sur les 106 médecins ayant répondu qu’ils n’ont jamais été victimes de violences, 10 ont finalement reconnu à la fin du questionnaire avoir subi une atteinte à leurs biens ou à leur personne".

Une manière de traduire la banalisation de la violence dont ils peuvent faire l’objet au quotidien, qui se reflète y compris dans les suites judiciaires qu'ils leurs donnent. En effet, seuls 18% des médecins victimes de violence ont déposé plainte. 

Les secrétaires en première ligne

Une partie des interrogés ont ajouté à la fin du sondage des commentaires anonymes, décrivant - au-delà des chiffres - le "sentiment d'insécurité" qui peut se traduire par de l'"hyper-vigilance", de l'"anxiété" ou du "mal-être", voire une "perte de motivation"

Nombre de témoignages anonymes font état d'une violence qui touche tout le personnel du cabinet. 

Plusieurs admettent que la plus grosse part des incidents a lieu au secrétariat : "le statut de médecin semble malgré tout nous protéger par rapport à notre personnel", reconnaît l'un des médecins interrogés. 

"Il serait probablement intéressant d’interroger les secrétaires qui sont plus exposés que nous à l’agressivité verbale des patients", dit un autre témoignage. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/un-generaliste-recemment-installe-en-corse-agresse-le-mec-ma-tutoye-il-sest-leve-il-ma

En mai 2023, le conseil national de l'Ordre des Médecins révélait que 1 244 incidents violents envers des médecins ont été recensés pour l'année 2022, une hausse de 23% par rapport à l'année précédente. 

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