« Nous avons créé une appli pour faciliter la recherche pour les libéraux... et les rémunérer »                                                            

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Une équipe composée de chercheurs et professionnels de santé a créé le staneLab, un outil qui entend simplifier la recherche clinique, jusqu’ici cloisonnée à l’intérieur des CHU, pour la médecine de ville. Une avancée majeure permettant de faire participer les libéraux à divers programmes de recherche, et les rémunérer en fonction.

« Nous avons créé une appli pour faciliter la recherche pour les libéraux... et les rémunérer »                                                            

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« La recherche clinique en ville, c’est seulement 5% de la recherche totale, alors que 85% des patients sont pris en charge en dehors de l’hôpital », affirme Yacine Tandjaoui-Lambiotte, directeur médical chez stane. « Il y a donc une déconnexion totale entre le besoin de recherche en secteur ambulatoire et la réalité de la recherche aujourd’hui »

Avec le staneLab, le Dr Tandjaoui-Lambiotte, chef de service de pneumologie et maladies infectieuses à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), souhaite faciliter l'accès à la recherche clinique pour la médecine de ville, en mettant en relation les porteurs de projets et les professionnels de santé, via l’intégration au réseau stane.

Faire de la recherche nécessite une rigueur académique particulière, puisque les hôpitaux sont souvent liés à des institutions universitaires, et disposent de fait d'infrastructures et équipements plus complexes. « L’idée, c’est de reprendre les standards éthiques et scientifiques des CHU et les transposer à la médecine de ville », explique Yacine Tandjaoui-Lambiotte.

Et les libéraux auraient tout à y gagner, puisqu’en plus de s’investir dans des programmes de recherches, ils seront « rémunérés pour le faire », tout en y « consacrant un temps minimal ».

Comment ça marche ?

Le médecin qui souhaite se lancer dans la recherche est intégré au réseau stane. Tout passe par l’application, qui gère « non seulement les plannings du cabinet, les remplacements des secrétaires… » mais héberge également les programmes de recherches à venir ou en cours.

Via la « staneapp », le médecin peut ainsi « accéder aux critères d’inclusion » des programmes de recherche et y faire participer ses patients.

A partir de là, « le Lab s’occupe de tout », affirme le Dr Tandjaoui-Lambiotte, qui ajoute que le « rôle du médecin ne s’arrête pas pour autant : il est essentiel dans l’accompagnement et l’explication au patient intégré au programme de recherche ».

Mais tout ce qui relève du réglementaire et de l’administratif n’est pas à la charge du médecin, c’est l’équipe du Stane – composée de professionnels de tous bords - qui s’en occupe.

« Cela donne du sens au métier et permet d’inclure le patient dans la prise en charge de sa propre santé », insiste Yacine Tandjaoui.

Les médecins acteurs et initiateurs

Plusieurs types de recherches peuvent être envisagés, qu’elles soient promues par des industriels ou des académiciens.

Et surtout, les médecins eux-mêmes peuvent proposer des études : « on met à disposition tous les outils nécessaires pour les rendre acteurs à part entière » de la recherche, certifie le pneumologue-réanimateur.

Le staneLab couvre un panel de sujets plutôt larges, mais priorise « les sujets portés par l’entreprise », comme les innovations et nouvelles technologies.

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Cinq études coordonnées par le staneLab sont actuellement en cours et seront achevées avant la fin de l’année. Entre autres, une étude sur la santé mentale, sur le dépistage de l’apnée du sommeil via l’utilisation du smartphone, ou encore sur la mesure des fréquences cardio-respiratoires « via l’utilisation de n’importe quelle caméra », ce qui pourrait constituer une « révolution dans la téléconsultation », présage enfin Yacine Tandjaoui-Lambiotte.

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