Création d’un logo reprotoxique, politique de prévention... Oui il y a des choses à faire pour lutter contre l’infertilité

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"Enfin, on a sorti l'infertilité de son isolement", s'est réjoui le Pr Samir Hamamah, co-auteur en février 2022 d'un rapport remis au gouvernement, au lendemain de l'annonce par Emmanuel Macron d'un "grand plan de lutte contre ce fléau".

Création d’un logo reprotoxique, politique de prévention... Oui il y a des choses à faire pour lutter contre l’infertilité

© Midjourney x What's up Doc

Ce plan national était attendu et prévu par la loi bioéthique de 2021. Dans le prolongement de la loi, les ministres de la Santé et secrétaire d'Etat chargé de la Famille de l'époque, Olivier Véran et Adrien Taquet, avaient missionné deux spécialistes pour "faire le point" sur les causes d'infertilité et proposer des mesures.

"Je me réjouis de cette annonce" présidentielle, a déclaré le Pr Hamamah, chef du service de biologie de la reproduction du CHU de Montpellier et co-auteur du rapport avec Salomé Berlioux, fondatrice de l’association Chemins d’avenirs.

Selon lui, "l'élément déclencheur" a été la baisse de la natalité.

L'Insee a indiqué mardi qu'en 2023, 678 000 bébés ont vu le jour en France, le plus faible nombre de naissances sur un an depuis 1946. Un recul principalement expliqué par la "forte baisse" de la fécondité, dont le taux s'est établi à 1,68 enfant par femme, contre 1,79 en 2022.

"La population mondiale dans sa globalité, y compris en Afrique, est vieillissante", a alerté Samir Hamamah.

Pr Samir Hamarah : « Il faut cesse d’avoir une confiance excessive dans la PMA »

Aujourd'hui en France, environ un couple sur quatre en désir d’enfants ne parvient pas à obtenir une grossesse après 12 mois ou plus d’essais, délai correspondant à la définition de l’infertilité par l'Organisation mondiale de la santé.

"Il y a des causes dites sociétales comme le recul de l'âge de la maternité" ou une mauvaise "hygiène de vie", a rappelé Samir Hamamah, défendant une "politique de prévention dès le plus jeune âge".

Egalement en cause : des "facteurs environnementaux". Le rapport "demande la création d'un logo reprotoxique, qui permettrait de connaître la composition d'un parfum ou d'un shampoing car les perturbateurs endocriniens qu'ils contiennent sont délétères pour la reproduction", a-t-il souligné.

Et "il faut cesser d'avoir une croyance excessive dans la PMA", a averti ce spécialiste. En France, le taux de réussite par tentative n’avoisine que 20% en moyenne.

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"Le gouvernement vient de débloquer 30 millions d'euros pour booster la recherche sur l'infertilité et l'endométriose", a cependant salué le Pr Hamamah.

Avec AFP

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