Conjonctivites, cystites, angines... quand des pharmaciens prescrivent à la place des médecins

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Après une expérimentation de deux ans en Bretagne, les autorités ont étendu à trois autres régions l'autorisation pour les pharmacies de délivrer des médicaments sans requérir d'ordonnance. Dans les Pyrénées-Orientales, deux officines ont commencé l'expérimentation : une manière de désengorger les salles d'attentes et d'assurer un complément de revenu aux pharmaciens.

Conjonctivites, cystites, angines... quand des pharmaciens prescrivent à la place des médecins

© iStock

Dans certaines régions, les médecins ne sont plus les seuls à pouvoir prescrire des médicaments. Les patients peuvent désormais se procurer en pharmacie des traitements contre les conjonctivites, cystites, angines, piqûres de tiques ou encore brûlures, sans avoir recours à une prescription médicale.

Au total, c'est 200 pharmacies dans quatre régions métropolitaines (Bretagne, Centre-Val de Loire, Corse et Occitanie) qui font désormais partie du dispositif. C'est par exemple le cas de deux officines situées à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales).

Le médecin traitant n’est toutefois pas totalement extérieur au processus : chaque médicament délivré s’accompagne d’un compte-rendu rédigé par le pharmacien qui lui est renvoyé. 

"On doit alerter le médecin, pour le prévenir de ce qu’on a fait à la pharmacie et pour assurer le suivi aussi de son côté", explique à France 3 Florent Moyne, pharmacien à Port-Vendres. Cela permet au praticien de s’assurer que la délivrance a été correctement exécutée.

Désengorger mais pas remplacer

À l'aide d'un logiciel, le pharmacien doit interroger le patient et selon ses réponses, il peut choisir d'intervenir directement, de le rediriger vers un spécialiste ou de l'envoyer aux urgences.

Une mesure plutôt bien accueillie par les pharmaciens qui se réjouissent d'une source de revenu supplémentaire. En effet, Pour chaque protocole effectué, le pharmacien perçoit 12,50€.

La mesure est également reçue par les patients qui décrivent "un gain de temps pour nous et pour le médecin", particulièrement sur la côte où  "on manque aussi cruellement de médecins", rapporte à France 3 une cliente d'une des pharmacies-test.

"C’est fait pour libérer du temps médical, désengorger les cabinets médicaux et les urgences mais, encore une fois, nous ne remplaçons pas les médecins !", assure Guillaume Blanchard, pharmacien à Port-Vendres

En effet, côté médecin, on redoute des diagnostics imprécis et des délivrances potentiellement inadaptées, écrit France Bleu.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/nous-avons-realise-que-nos-patients-avaient-du-mal-comprendre-les-ordonnances-quon-leur

La mesure devrait pouvoir être généralisée dans les régions concernées à la fin de l'expérimentation. 

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