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Le Vietnam compte plus de 30 000 toxicomanes suivis dans des établissements publics, dont certains sont contraints par la loi de passer jusqu'à deux ans en service fermé.
La plupart des patients détenus subissent un sevrage brutal dans ces centres surpeuplés, ou sont placés à l'isolement pour avoir enfreint les règles.
À la suite d'un "différend interne" survenu dans la nuit de samedi à dimanche, 191 toxicomanes se sont échappés d'un centre de désintoxication situé dans la ville de Soc Trang, dans le sud du pays, a rapporté le journal officiel de la police, Cong An Nhan Dan.
Lundi matin, 94 d'entre eux avaient déjà été retrouvés et ramenés dans le centre, mais la police et les familles étaient encore à la recherche d'une centaine de personnes, selon ce journal.
Ces centres de traitement sont une aberration pour les addictologues
Selon cette même source, les patients auraient enfoncé les portes de leur dortoir et se seraient échappés à la fois par l'entrée principale et en sautant par-dessus des clôtures. Certains détenus se sont enfuis par un trou qu'ils avaient percé dans l'un des murs du centre
Plusieurs agents de sécurité ont été blessés après avoir été attaqués par les fugitifs, selon l'article.
Le centre disposait d'une infrastructure médiocre, ont indiqué les médias d'État, citant des responsables locaux, et était surpeuplé, avec soixante gardiens pour 460 patients, pour la plupart des hommes.
Contactés par l'AFP, les responsables locaux n'ont pas voulu fournir plus de détails.
Le Vietnam expérimente davantage d'options pour le traitement des addictions mais ces centres de désintoxication restent la formule la plus répandue.
Les centres sont largement plébiscités par le gouvernement et l'opinion publique, qui y voient une option de traitement viable, mais c’est une aberration pour les addictologues : ce système ne fonctionne pas, et les taux de rechute sont élevés.
En 2018, environ 200 toxicomanes s'étaient échappés d'un centre de désintoxication dans la province méridionale de Tien Giang.
Un an plus tôt, 100 personnes s'étaient échappées d'un autre centre situé dans la province voisine de Long An parce qu'elles étaient mécontentes de passer les fêtes du Têt loin de leur famille.
Avec AFP