#MeToo hôpital : « On demandait d'ôter sa culotte et de marcher pour que les étudiants mâles puissent regarder notre sexe. » Roselyne Bachelot, pharmacienne, ex-ministre de la santé concernée par le mouvement

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Roselyne Bachelot s’est exprimée hier dans C à vous sur France 5, sur le #MeToo Hôpital, en tant que responsable politique bien sûr, et ancienne ministre de la Santé, mais aussi en tant que professionnelle desanté, pharmacienne, qui est elle-même passée au CHU, étudiante, femme...

#MeToo hôpital : « On demandait d'ôter sa culotte et de marcher pour que les étudiants mâles puissent regarder notre sexe. » Roselyne Bachelot, pharmacienne, ex-ministre de la santé concernée par le mouvement

Roselyne Bachelot.

© Capture France 5

Roselyne Bachelot, invitée à commenter les récents rebondissements et révélations sur le sexisme à l’hôpital, notamment suite aux accusations du Pr Karine Lacombe à l’encontre du Dr Patrick Pelloux, s’est félicité de l’émergence de ce mouvement.

« Eh bien, il est temps que la loi du silence ne règne plus et d'une certaine façon, on a l'impression qu’il y a une porte qui s'ouvre. Et les autres, à la suite, et c'est fort heureux, s'ouvrent. Maintenant, les portes peuvent très vite se refermer, étant donné que les hiérarchies de pouvoir, que ce soit à l'hôpital, que ce soit dans l'armée, que ce soit dans le monde de la culture, (...)et étant donné la façon dont ça marche.(...)  Car évidemment, on a peur pour sa carrière. 

Avant d’expliquer, pour elle, les ressorts des débordements sexistes en milieu hospitalier, sans pour autant les excuser. « C’est un monde, je pense, l’hôpital, que je connais spécialement. C’est un lieu de souffrance, de douleur, de mort. C’est un lieu où des dérapages, je n’excuse rien, j’explique la violence spécifique, la violence sexuelle de l’hôpital parce que aussi le choc qui est ressenti par des jeunes médecins, quand ils sont confrontés à cela et où ils ne sont absolument pas préparés, entraîne des réactions de lâchage, de levées d’inhibition qui sont absolument terribles. »

« On ne se défend pas, on ne peut pas... »

Plus d’accompagnement, des règles très précises seraient pour elle des solutions à envisager. « On a une pression physique et morale considérable. Donc là, ce qui manque sans doute dans ces institutions, ce sont des encadrants qui expliquent ce que va être le cheminement, le recueil de la parole... Enfin, de placarder, comme je l'ai demandé dans les institutions culturelles, le règlement. Et puis d'avoir des personnes, des accompagnants qui, quand un fait est révélé, accompagnent les personnes qui sont en processus de dénonciation de de ces faits. »

Avant de revenir sur des souvenirs plus personnels, sa propre expérience de l’hôpital pendant ses études de pharmacie. « Par exemple, le bizutage où on fait monter les étudiantes sur une table, il y avait un miroir au-dessus de la table. On demandait d'ôter sa culotte et de marcher pour que les étudiants mâles puissent regarder notre sexe.(...) Je me suis évanouie à l'idée de le faire. »

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/michel-cymes-je-ne-me-prononcerai-pas-sur-ce-qui-ete-dit-sur-patrick-pelloux-cest-un-pote

Et pour les chefs de service harceleurs, l’ex-ministre refuse de rentrer dans les détails. Car oui, elle aussi l’a vécu : « On ne se défend pas, on ne peut pas, mais j'ai un peu de mal à en parler, si vous le permettez. »

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