Inéquitable, inefficace, floue... La réforme de 2020 des études de santé, ce n’est toujours pas ça

Article Article

Surcharge de travail, manque d'attractivité, inégalités : l'accès aux études de santé pose toujours problème malgré la réforme de 2020, déplorent jeudi dans un rapport la Fage et plusieurs fédérations étudiantes, qui lancent une "grande consultation" avant de nouvelles discussions avec l'Etat.

Inéquitable, inefficace, floue... La réforme de 2020 des études de santé, ce n’est toujours pas ça

© Midjourney x What's up Doc

En 2020 est entrée en vigueur une importante réforme du premier cycle d'études de médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie.

L'instauration des filières PASS (parcours accès santé spécifique) et LAS (licence généraliste avec une mineure santé), pour remplacer la Première année commune aux études de santé (Paces), devait diversifier les profils, mettre fin au décrié concours de fin d'année au profit d'un contrôle continu, et permettre aux étudiants de mieux rebondir en cas de non-sélection en deuxième année.

Mais les fédérations étudiantes spécialisées (ANEMF, ANEPF, ANESF, FNEK et UNECD) et la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) avaient dès 2020 dénoncé des "textes trop flous", aux "faiblesses évidentes" et loin des attentes.

La majorité de ces ratés "persistent" aujourd'hui, déplorent-elles après une nouvelle enquête dans 36 universités, dénonçant une application "balbutiante" et un "suivi approximatif" de la réforme.

La réforme n’a pas réglé les problèmes d’attractivité en études de phamarcie et sage-femmme

D'une part, 75% des universités ne proposent toujours "qu'une ou deux modalités d'évaluation écrite", alors que la réforme devait les diversifier pour sortir du "tout QCM". Toutes les universités n'ont pas instauré de "comités de suivi" de la réforme et 64% n'y intègrent pas de représentation étudiante, déplorent-elles.

La qualité d'enseignement est moins bonne en LAS qu'en PASS, poursuivent-elles : l'enseignement de la mineure santé se fait exclusivement en distanciel dans 41% des établissements et la filière compte "deux fois moins de séances en groupes restreints".

La réforme n'a pas non plus réglé les problèmes d'attractivité : "il y avait 20% de places vacantes en maïeutique et 30% en pharmacie" en 2022, puis respectivement "10% et 15%" en 2023 malgré des mesures exceptionnelles pour les diminuer, observent les fédérations.

Les fédérations étudiantes veulent lutter contre les prépas privées

Elles appellent encore à une "stratégie de lutte" contre les "prépas privées", qui constituent selon elles un "frein à l'égalité des chances", avec des programmes à plus de 5 400 euros en moyenne. Et plaident pour mieux financer les "tutorats santé", les accompagnements par des pairs "gratuits" ou peu chers.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/lacces-en-2e-annee-est-entache-dillegalite-le-gouvernement-doit-revoir-sa-copie-dici-6-mois

Les fédérations lancent enfin, du 29 février au 29 mars, une "grande consultation" en ligne des étudiants et ex-étudiants. Elle permettra de façonner une feuille de route en vue d'une concertation prévue au printemps avec l'exécutif, qui a promis de revoir sa copie.

Les gros dossiers

+ De gros dossiers