34 ans et déjà usé par l’hôpital, le chef des urgences d’un hôpital breton démissionne

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Sous pression, épuisé, usé d’avoir alerté en vain sur la lourdeur administrative et les conditions de travail impossibles, Louis-Marie Jouanno, chef du service des urgences de l’hôpital du Centre-Bretagne, démissionne. Il quittera son poste, en décembre 2023, avec la perspective de s’installer comme généraliste en libéral.

34 ans et déjà usé par l’hôpital, le chef des urgences d’un hôpital breton démissionne

Louis-Marie Jouanno.

© DR.

Trentenaire et déjà à bout. Louis-Marie Jouanno, 34 ans, est chef du service des urgences et du Smur au centre hospitalier du Centre-Bretagne de Noyal-Pontivy dans le Morbihan, depuis 2019. Déjà en mai dernier, il s’était exprimé dans les média locaux pour tirer la sonnette d’alarme, exprimer son ras le bol et ses besoins pour continuer à soigner non pas bien mais sans danger. Il n’a pas été entendu, ou en tous les cas, les conditions ne se sont pas améliorées. Il a donc annoncé sa démission dans la presse locale, qu’il a reçu dans les locaux du Syndicat Sud santé au centre hospitalier.

Il restera en poste jusqu’au 3 décembre et quittera son service la mort dans l’âme, mais l’application de la loi Rist et les intérimaires qui ont donc déserté les boxs d’urgences ont rendu son exercice impossible. D’ailleurs, depuis des mois son service d’urgences était régulé la nuit faute de médecins. Il évoque une « grosse frustration de partir sur ce mode alors que j'avais un projet de service ». Louis-Marie Jouanno a la sensation de quitter l'établissement « sur un travail inachevé », raconte-t-il à France Bleu Bretagne.

« J'ai tenu jusqu'à mes 34 ans, j'ai donné ma démission le jour de mon anniversaire. »

C’est donc le 3 octobre qu’il a posé sa démission. Il explique à Ouest France : « J’ai tenu jusqu’à mes 34 ans. J’ai donné ma démission le jour de mon anniversaire », il pointe aussi les lourdeurs, les "sur-sollicitations administratives, du fait qu'il n'y ait pas de visibilité sur l'évolution des urgences sur les mois à venir". L’ARS qu’il qualifie « d’autoritaire » mais aussi "l'augmentation de la charge de travail avec les patients ».
 

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Quoi qu’il en soit, sa décision sera « définitive ». « J'ai alerté depuis un certain nombre de mois sur la situation, sur ma situation particulièrement. Force est de constater que je n'ai pas été entendu ou compris. Je laisserai mes collègues prendre le relais par la suite. » Le médecin a déjà des projets pour la suite, il est déjà attendu de pieds fermes par les patients d’un cabinet de médecine générale dans le secteur de Pontivy.

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