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Le Dr Marc Delsert installé depuis 32 ans dans cette région comptait 2700 patients. Désormais son répondeur diffuse ce message : « comme vous le savez, la sécurité sociale me reproche une trop grande activité médicale. Pour me punir, elle m'interdit de vous soigner du 1er mars au 31 août 2022 »
D’après les sources de France Bleu, il était connu pour avoir des relations exécrables avec la Caisse primaire d’assurance maladie. Cette dernière lui avait demandé, selon Jean-François Castelle, maire de la commune, de baisser de 25 % ses arrêts maladies. Le médecin a refusé.
En grande majorité, les journées de travail du généraliste comptaient plus de 60 actes
Après étude des pièces du dossier, la section des assurances sociales du Conseil national de l’Ordre des médecins constate plusieurs anomalies. Parmi celles-ci, le Docteur Francis Meurin, président du Conseil Départemental du Pas-de-Calais de l’Ordre des Médecins énonce un nombre d’actes pratiqués trop important : « 73% des journées de travail du généraliste comptaient plus de soixante actes ».
Des prescriptions dangereuses ont été relevés. Comme, par exemple, la préscription de Flector à une patiente à 32 semaines d’aménorrhée et asthmatique "contre-indiqué selon le résumé des caractéristiques du produit (RCP) chez la femme enceinte à partir du sixième mois de grossesse et du Dimetane contre-indiqué pour les asthmatiques".
La section ajoute que "le praticien a prescrit concomitamment des médicaments susceptibles d’interactions entraînant des risques graves pour la santé, en particulier de torsades de pointes et d’infarctus du myocarde, d’hémorragie ou de rhabdomyolyse". Pour certaines prescriptions, "des posologies doubles de la posologie maximale".
Le suivi de certains patients diabétiques a également été jugé non conforme. "Le praticien ne s’est pas assuré de la réalisation des examens de suivi biologique de patients diabétiques", conformément aux recommandations de la HAS.
Enfin, l’instruction a soulevé que Marc Delsert avait appliqué des majorations de facturation MGE et MNO relatives à la prise en charge par les généralistes des jeunes enfants et nourrissons "sans porter de mention dans le carnet de santé" de ces enfants, ce qui ne respecte pas les dispositions de la nomenclature générale des actes professionnels.
Le Conseil de l’Ordre a donc décidé de suspendre le cabinet et son activité. Il n'y a aucun remplacement possible jusqu’au 31 août. Deux médecins ont pris leur retraite et les autres ne prennent plus de nouveaux patients. « Les habitants se retrouvent dans une situation particulièrement problématique » explique le Maire. Face à cette situation les violainois ont lancé une pétition. Plus de 2000 personne l’ont déjà signée.