Il recrute des hommes de main pour se venger de son kiné qui l’a mal soigné

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Le procès d'un professeur de guitare, accusé d'avoir recruté des hommes de main géorgiens pour s'en prendre à son ancien kinésithérapeute qu'il tient pour responsable de douleurs chroniques, s'est ouvert hier devant la cour d'assises de Paris.

Il recrute des hommes de main pour se venger de son kiné qui l’a mal soigné

© Midjourney x What's up Doc

Dans ce dossier, dix personnes ont été renvoyées en procès. Mais trois d'entre elles, de nationalité géorgienne et qui ne se trouvent pas en France, sont visées par un mandat d'arrêt et seront donc jugées par défaut, tandis qu'une dernière est décédée en détention en décembre 2023.

Les six personnes sur le banc des accusés doivent répondre pour la plupart de tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle. Parmi elles, le professeur de guitare, Sylvain Féron, s'est présenté devant la cour d'assises avec une minerve autour du cou.

Un seul homme, père de l'ancienne compagne de Sylvain Féron, comparaît détenu. Un ami de Sylvain Féron n'est, lui, jugé que pour non-dénonciation de crime.

Ce matin du 6 mai 2019, Michel H., masseur-kinésithérapeute, traverse une rue du 16e arrondissement de Paris pour se rendre à son cabinet quand une voiture ayant ralenti pour le laisser passer accélère soudain, le renverse, puis prend la fuite. Il s'en sort avec un hématome au pied et un traumatisme à la jambe.

Le kiné avait versé 30 000€ à son agresseur présumé, suite à plusieurs expertises médicales

Aux enquêteurs, il fait part de ses soupçons concernant Sylvain Féron, un ancien patient, qui l'accusait d'avoir pratiqué, dix ans auparavant, une mauvaise manipulation l'ayant, selon lui, handicapé.

Ce dernier l'avait attaqué devant le conseil de l'ordre des masseurs-kinésithérapeutes et obtenu, au terme de plusieurs expertises médicales, que Michel H. lui verse 30 000 euros.

Des écoutes téléphoniques permettaient de constater qu'il nourrissait toujours un désir de vengeance.

Les enquêteurs établissaient que sa compagne et le père de cette dernière, tous deux géorgiens, s'étaient entremis pour recruter des hommes de main également géorgiens pour s'en prendre au kinésithérapeute.

Début 2018, Sylvain Féron avait, selon les investigations, remis 2 000 euros à une première équipe, mais celle-ci n'avait finalement rien fait.

Trois hommes venus de Géorgie ont commis l’agression le 6 mai 2019

Sa compagne avait alors trouvé d'autres candidats. Trois d'entre eux, venus spécialement de Géorgie en avion, avaient commis l'agression du 6 mai contre Michel H., avant de quitter la France.

Sylvain Féron, qui selon les écoutes jugeait le travail mal fait, ne semblait pas vouloir s'arrêter là : il envisageait notamment un home-jacking, mais avait été entretemps interpellé avec d'autres suspects.

Invité à s'exprimer à la barre, il n'a pas souhaité faire de déclaration "pour le moment".

Au cours de l'instruction, il a toujours nié avoir voulu la mort de la victime.

"M. Sylvain Féron a toujours dit dans le cadre de cette procédure qu'il avait voulu mettre un poing dans la figure" de Michel H., a déclaré à la presse son avocat, Me Jonathan Levy, à la fin de la journée.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/les-medecins-vus-par-les-kines-laissez-nous-faire-ca-va-bien-se-passer

Son ancienne compagne a en revanche déclaré devant la cour vouloir s’"excuser auprès de la victime", soulignant qu'elle avait "assumé tout de suite" sa participation aux faits et assurant qu'elle voulait "expliquer" ce qui s'était "réellement passé".

Avec AFP

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