16 000 étudiants en deuxième année ? Oui mais encadrés par qui ? Les doyens inquiets

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L'augmentation de moitié du nombre d'étudiants en médecine voulue par Gabriel Attal d'ici à 2027 nécessite une nette augmentation des moyens des facultés de médecine, a prévenu Benoît Veber, président de la Conférence des doyens de faculté de médecine.

16 000 étudiants en deuxième année ? Oui mais encadrés par qui ? Les doyens inquiets

© Midjourney x What's up Doc

"Il va falloir" que le Premier ministre "se donne les moyens de sa politique en accompagnant cette augmentation massive" du nombre d'étudiants par "des créations de postes de professeurs de médecine, de maîtres de conférence, de chefs de clinique pour qu'on puisse les encadrer", a déclaré le Pr Benoît Veber.

Dans une interview à la presse quotidienne régionale ce week-end, Gabriel Attal a fixé un objectif de 16 000 étudiants en deuxième année de médecine en 2027, contre près de 10 800 aujourd'hui.

"La plupart des facultés sont actuellement vraiment très proches de leur plafond en capacité de formation", a indiqué Benoît Veber. Une hausse de près de 50% représente "un défi" pour les structures universitaires "et, potentiellement, une inquiétude si elles ne sont pas accompagnées".

Le coup d'accélérateur voulu par Gabriel Attal s'ajouterait à celui déjà donné par Emmanuel Macron lors de son arrivée au pouvoir, lorsqu'il avait mis fin au "numerus clausus", qui limitait chaque année le nombre d'étudiants en médecine.

Il va manquer, notamment de PU-PH en dermatologie, chirurgie pédiatrique ou ana-path

Mais il faudra attendre encore quelques années pour que ces renforts actuellement en formation arrivent dans les hôpitaux et les cabinets, compte tenu des dix années d'études nécessaires pour un médecin.

Dans les projections actuelles de l'Etat (compilées par la Drees), les effectifs de médecins en France stagneront jusqu'en 2027 - du fait notamment d'importants départs en retraite - avant de repartir à la hausse jusqu'en 2050.

La densité médicale standardisée (qui tient compte du vieillissement de la population) devra elle attendre 2032 avant de progresser à nouveau.

Selon Benoît Veber, doyen de la faculté de médecine de Rouen et qui enseigne la spécialité anesthésiste-réanimateur, il est urgent de rendre plus attractifs financièrement les postes de médecins enseignants (PU-PH).

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"Il y a des disciplines qui dans deux, trois, quatre ans n'auront plus de professeurs" dans certaines villes, comme "la dermatologie, la chirurgie pédiatrique, et l'anatomo-pathologie", a-t-il indiqué.

Avec AFP

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