Vers la fin de la guerre entre médecins libéraux et Assurance maladie

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L'Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux vont finalement reprendre leurs négociations tarifaires, une épine en moins dans le pied du gouvernement sur le front de la santé mais ce dernier reste confronté à la grogne des cliniques privées.

Vers la fin de la guerre entre médecins libéraux et Assurance maladie

© Midjourney x What's up Doc

Une prochaine séance de négociations entre syndicats de praticien et la Caisse nationale d'assurance maladie "sera ouverte le 16 mai matin aux syndicats désireux d'aboutir et pourra se prolonger jusqu'au lendemain", a indiqué vendredi la Cnam dans un communiqué.

Les discussions avaient été suspendues début avril, faute de propositions jugées suffisantes par les syndicats également mécontents des financements alloués aux cliniques privées pour 2024.

"Ces 48 h devront permettre aux différents syndicats de disposer ainsi le 17 mai au soir d'un texte définitif, qu'ils pourront soumettre à leurs instances internes et à leurs adhérents", a-t-elle précisé.

"C'est maintenant qu'il faut aboutir, il ne servirait à rien de poursuivre indéfiniment les négociations", a précisé devant des journalistes Thomas Fatôme, le directeur général de l'Assurance maladie.

Il y a eu des avancées dans les discussions entre les spécialistes et l’Assurance maladie

Le syndicat de médecins spécialistes Avenir Spé-Le Bloc, qui joue un rôle pivot dans la négociation, a confirmé à l'AFP sa présence à ce nouveau rendez-vous, après plusieurs semaines de suspension.

"Il y a eu des avancées" récemment dans les discussions informelles avec la direction de la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), a indiqué le docteur Patrick Gasser, co-président d'Avenir Spé-Le Bloc, le principal syndicat de spécialistes.

Parmi elles notamment, une enveloppe un peu plus généreuse pour revaloriser les actes techniques, des concessions sur l'Optam - le système conventionnel de dépassement d'honoraires pour les spécialistes - a expliqué le docteur Gasser.

MG France, le principal syndicat de généralistes, qui peut signer tout seul également pour les généralistes, avait quant à lui déjà annoncé qu'il était prêt à poursuivre les négociations.

Chez les autres syndicats, la CSMF (spécialistes et généralistes) est également partante pour revenir discuter avec l'Assurance maladie, a-t-elle confirmé à l'AFP.

La FMF (généralistes) et l'UFML (spécialistes et généralistes) seront de retour également, sous réserve de recevoir suffisamment à l'avance les 300 pages de la nouvelle convention - et éviter toute mauvaise surprise le jour dit, ont-ils indiqué à l'AFP.

Les libéraux soutiennent toujours la grève des cliniques du 3 juin

Mais s'ils reviennent à la table des négociations, les syndicats de médecins continuent en revanche de soutenir le mot d'ordre de "suspension totale" des activités lancées par les cliniques privées, à partir du 3 juin - une semaine avant le 1er tour des élections européennes.

Les spécialistes en particulier, qui sont nombreux à travailler avec des cliniques privées, prévoient toujours de déprogrammer leurs interventions à partir du 3 juin pour soutenir les cliniques.

Celles-ci ne décolèrent pas depuis que le gouvernement a annoncé sa décision de ne revaloriser que de 0,3% leurs tarifs 2024, alors que ceux des hôpitaux publics augmenteront de 4,3%.

La reprise des négociations des praticiens avec l'Assurance maladie "ne remet pas en cause" leur soutien aux cliniques face au gouvernement, a indiqué Patrick Gasser, reflétant également la position des autres syndicats de spécialistes.

"On sortira du mouvement ensemble ou on ne sortira pas", a confirmé de son côté Lamine Gharbi, le président de la Fédération de l'hospitalisation privée qui a lancé le mot d'ordre de grève à partir du 3 juin.

La Cnam a fait des propositions en échange de l’amélioration de plusieurs indicateurs

Pour l'instant, il n'y a "aucune avancée" dans les discussions entre le gouvernement et les cliniques privées, "mais on discute", a-t-il indiqué à l'AFP.

Les négociations tarifaires entre médecins libéraux et Assurance maladie doivent permettre de revaloriser la rémunération des praticiens, en échange d'engagements collectifs pour l'accès aux soins.

La Cnam a notamment mis sur la table une revalorisation à 30 euros de la consultation du médecin généraliste (26,50 euros aujourd'hui), ou pour les spécialistes la création de "l'avis ponctuel du consultant", une nouvelle consultation du spécialiste valorisée 60 ou 67,50 euros selon les cas.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/greve-totale-du-prive-les-3-4-et-5-juin-et-les-liberaux-rejoignent-le-mouvement

Elle demande en échange l'amélioration d'une batterie d'indicateurs, comme la hausse de la patientèle moyenne du médecin traitant.

Avec AFP

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