Une infirmière tuée par des rebelles au Cameroun : «Les travailleurs médicaux devraient être protégés»

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L'ONU "condamne avec la plus grande fermeté" la mort samedi d'une infirmière dans une attaque commise par des membres "présumés" de groupes armés dans le Nord-Ouest anglophone du Cameroun, en proie à un sanglant conflit entre séparatistes et militaires.

Une infirmière tuée par des rebelles au Cameroun : «Les travailleurs médicaux devraient être protégés»

"Des membres de groupes armés ont arrêté un convoi médical" et ont "tiré sur un des deux véhicules", samedi 26 février, selon un communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Une infirmière a été tuée, et deux autres personnes blessées.

"C'est inadmissible. Les travailleurs médicaux devraient être protégés pour qu'ils continuent de sauver des vies.La fourniture de services de santé est une priorité de la réponse humanitaire dans la région. Les services et installations de santé doivent rester fonctionnels, sûrs et accessibles aux personnes qui ont besoin de services médicaux essentiels" a réagi Matthias Z. Naab, coordinateur des Nations Unies au Cameroun.

L'ONU "condamne avec la plus grande fermeté" cette attaque et "appelle les responsables de ces actes à s'abstenir d'entraver l'accès aux services médicaux".

Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays sont peuplés principalement par la minorité anglophone du Cameroun, pays majoritairement francophone et dirigé d'une main de fer depuis près de 40 ans par le président Paul Biya, 89 ans.

Depuis cinq ans, après la répression de manifestations pacifiques accusant Yaoundé d'ostracisme à l'égard des anglophones, séparatistes armés et militaires s'affrontent dans un conflit meurtrier qui a tué plus de 6.000 personnes et en a déplacé environ un million, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

L'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a dû suspendre ses opérations médicales dans le Nord-Ouest, car elle était accusée par les autorités de "collusion avec les groupes armés locaux", une accusation rejetée par l'ONG. Jeudi, cinq employés de MSF ont également été enlevés par des hommes armés, cette fois dans l'Extrême-Nord du pays, où opèrent des groupes jihadistes liés au Nigeria.

Avec AFP

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