[PODCAST] Élodie Malvezin : « Non, la médecine ce n'est pas des mots-clefs, le plus important c'est l'être humain qui est derrière »

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Élodie Malvezin, médecin généraliste dans un centre de santé sexuelle à Paris depuis 13 ans, nous parle d’accès aux soins pour tous, d’engagement et de la relation médecin-patient. 

[PODCAST] Élodie Malvezin : « Non, la médecine ce n'est pas des mots-clefs, le plus important c'est l'être humain qui est derrière »

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Pour Élodie Malvezin, devenir médecin généraliste n’avait rien du rêve ni de l’évidence. Celle qui se destinait à la recherche en génétique décide de suivre des études de médecine plutôt que de biologie pour « être plus rapidement dans le domaine médical ». Dès ses tout premiers stages infirmiers, elle se laisse séduire par la médecine clinique. Une vocation tardive, selon elle, motivée par l’envie « d’aider des gens qui ne vont pas bien, prendre soin d’eux et faire en sorte qu’ils aillent mieux ». C’est aussi par un concours de circonstances qu’elle abandonne sa vocation de pédiatre pour choisir la médecine générale.

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Pourtant, rien ne laisse présager dans la carrière d’Élodie Malvezin qu’elle est là (un peu) par hasard. Aujourd’hui, elle exerce en PMI, à l’IME et dans le centre de santé sexuelle du groupe d'œuvres sociales de Belleville, dans le XXème arrondissement de Paris. Elle dirige désormais ce centre. Dès ses études dans le quart nord-est parisien, elle a été confrontée « à des populations qui pouvaient être dans des situations un peu précaires sur le plan psycho-social ». Et depuis, ce besoin de « venir en aide à ce type de population et de pouvoir leur apporter des soins qu’ils ne trouveraient peut-être pas ailleurs », est resté.

Le "champ des possibles infini" de la médecine générale 

Pour cette généraliste, un patient ne peut pas se résumer par « des mots-clefs », alors, elle veille toujours à prendre en compte « l’être humain qui est derrière ». Elle a acquis cette conviction dès le début de son exercice professionnel, elle y a même consacré sa thèse : relation médecin-patients. Des patients qui l’ont marquée, elle en a des dizaines en tête mais elle choisit de nous raconter l’histoire de ce veuf qui avait tué son meilleur ami par accident et ne voyait pas de raison de se soigner, malgré de lourdes comorbités cardio-vasculaires. Élodie Malvezin tente alors de le raisonner mais ne parvient pas à le convaincre quand il quitte le cabinet. Finalement, il change d’avis et revient la voir un mois plus tard. « Là on trouve de l’utilité en se disant qu’on a pu faire prendre conscience à quelqu’un que la vie avait encore du sens et que c’était bien de prendre soin de soi » glisse-t-elle, émue. Alors, c'est sans surprise qu'elle déclare n’avoir jamais eu envie d’arrêter la médecine. La raison ?  « La médecine générale ouvre un champ des possibles qui est assez infini ». 

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