MG France prêt à reprendre les négociations, les autres syndicats campent sur leurs positions

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La reprise des négociations tarifaires des médecins libéraux avec l'Assurance maladie, suspendues depuis début avril sur fond de tensions avec l'exécutif, est désormais envisagée par le premier syndicat de généralistes, mais d'autres organisations attendent encore des "engagements écrits" du gouvernement.

MG France prêt à reprendre les négociations, les autres syndicats campent sur leurs positions

Cinq des six syndicats représentatifs avaient quitté la table des négociations ces dernières semaines. En cause notamment, des arbitrages sur l’évolution des tarifs hospitaliers défavorables au secteur privé, et les annonces surprises de Gabriel Attal sur l’accès aux soins. 

Le Premier ministre avait notamment annoncé l’expérimentation de l’accès direct aux médecins spécialistes, ce qui avait ulcéré les syndicats de médecins.

Depuis, le ministère délégué à la Santé et l'Assurance maladie mènent des tractations en coulisses pour tenter de renouer le dialogue.

Dans un communiqué vendredi, le premier syndicat des généralistes MG France regrette les annonces de Matignon, qui ont "jeté un doute sur les intentions du gouvernement", mais se réjouit d'avoir finalement "obtenu des éclaircissements, sous la forme d'un courrier" de Frédéric Valletoux.

Dans cette lettre consultée par l'AFP, le ministre délégué à la Santé se dit "attaché au rôle du médecin traitant", assure vouloir "construire ensemble" les mesures annoncées, et espère voir "aboutir rapidement" les négociations.

MG France estime dans ce contexte "qu'il est de son devoir de reprendre la négociation", écrit sa présidente, Agnès Giannotti. Ce qui n'est pas de l'avis de tout le monde.

« Tant que je n'ai pas de preuves, c'est non »

La principale organisation de spécialistes, Avenir Spé-Le Bloc, ne rouvre pas encore la porte. "Je ne suis pas rassuré. Tant que je n'ai pas de preuves, des engagements écrits vers des avancées, c'est non", a tranché le coprésident Patrick Gasser.

Pas non plus prête à revenir, la présidente du SML Sophie Bauer dénonce le "double discours du gouvernement", qui plaide pour l'accès aux soins mais développe la "vision court-termiste d'une médecine sans médecins".

La FMF reviendra "si l'Assurance maladie envoie à l'avance des documents" de travail qui "respectent la profession", indique sa présidente Patricia Lefébure.

Sur la même ligne, l'UFML-S déplore la "dangereuse et destructrice disparité de traitement" entre hôpitaux publics et privés qui va "entraîner la disparition de centaines de cliniques et donc de milliers d’exercices de médecins spécialistes".

Dans le cadre du contentieux sur les tarifs hospitaliers, la fédération de l'hospitalisation privée (FHP)  et plusieurs syndicats de médecins libéraux appellent à une grève reconductible à partir du 3 juin, sauf pour les activités dont l'interruption conduirait à des "pertes de chances vitales" (dialyse, chimiothérapie, radiothérapie...)

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/taxe-lapin-acces-direct-aux-specialistes-valorisation-des-gardes-gabriel-attal-annonce-une

Seul syndicat à n'avoir pas suspendu sa participation aux négociations conventionnelles, la CSMF estime la reprise "possible" sous quinze jours. Dans un contexte de finances publiques tendues, il est "urgent" de revaloriser la médecine, plaide un représentant, Luc Duquesnel.

Avec AFP

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